La hausse des cours du pétrole n'est pas soutenable

chronique du consensusSouvenons-nous que pour une demande mondiale de pétrole avoisinant 87 millions de barils par jour, le prix du brut avait atteint un plus haut historique de 147 dollars au début de l'été 2008. Après une véritable chute libre tout au long du second semestre, le baril était tombé à moins de 34 dollars début 2009, suite à une contraction de la demande autour de 83 millions de barils par jour. Aujourd'hui, la demande atteint 84 millions de barils par jour et a récemment propulsé le baril au-delà de la barre symbolique des 70 dollars. Un frémissement de reprise économique, un repli du dollar, une remontée fulgurante des marchés actions, qui s'est accompagnée d'un retour du goût du risque, et en parallèle des investissements dans la production en forte baisse et de nombreux grands champs pétrolifères qui déclinent : toutes les conditions étaient réunies pour entraîner un rebond des prix de l'énergie. D'ailleurs, les investisseurs ne s'y sont pas trompés : les positions nettes sur le marché sont très proches des niveaux qu'elles atteignaient il y a un an, alors que le baril valait 70 dollars de plus. Mais le paradoxe est qu'une anticipation trop précoce de la reprise peut la casser. La baisse des prix de l'énergie a été l'une des rares bonnes nouvelles de l'hiver. Leur rebond (+ 108 % par rapport au plus bas) est en train de peser à nouveau sur le pouvoir d'achat des ménages, puisqu'il a déjà annihilé les baisses d'impôt accordées en avril et en mai aux Américains.Le scénario d'une reprise en W, caractérisé par une rechute de la croissance, redevient d'actualité avec une probabilité de réalisation de plus de 60 %. C'est exactement ce qui s'était passé entre 1980 et 1982 aux États-Unis avec un double point bas, d'abord en 1981 puis en 1982. À court terme, la poursuite du rythme de hausse du pétrole semble donc insoutenable. Les analystes financiers en semblent eux aussi convaincus : ils anticipent désormais une chute de 43 % des bénéfices du secteur pétrolier et gazier en 2009. nles positions nettes sur le marché sont très proches des niveaux qu'elles atteignaient il y a un an.Par Jean-Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement PDG de Pythagore Investissement et de Prime View.
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