Madrid, capitale

expositions Yasmine Youssi, à MadridDes milliers d'images nichées dans les musées, les fondations, les galeries, les hôtels, les banques ou au Jardin botanique. Cette fois encore, Madrid pavoise aux couleurs de la photographie. Et la douzième édition du festival PhotoEspaña tient largement ses promesses. Peut-être est-ce grâce au thème retenu cette année ? le quotidien. Car il touche autant l'intime que l'universel, la photo documentaire que plasticienne, tout en croisant l'Histoire avec celle du médium.Ainsi Dorothea Lange (1895-1965) a fait du quotidien un moment d'histoire. Portraitiste de la bonne société de San Francisco, elle sort un jour de son studio pour photographier les chômeurs qu'elle voit passer sous ses fenêtres. Ces portraits, ou ceux de fermiers chassés de chez eux par la sécheresse et la crise de 1929, font désormais partie de la mémoire collective. Mais l'exposition présentée au musée ICO dévoile aussi une série extraordinaire, longtemps censurée, sur l'évacuation et l'internement des Américains d'origine japonaise dans des camps au lendemain de l'entrée en guerre des États-Unis.La guerre est aussi omniprésente au sein de l'Atlas Group, une ?uvre conçue par Walid Raad visant à documenter le conflit libanais entre 1975 et 1990. Pour ce faire, l'artiste a retrouvé toutes sortes de photos d'archives. Comme celles de ces restes de voitures piégées après leur explosion. Et puis on tombe sur ces photos de chevaux de course sur lesquels auraient parié, chaque dimanche après-midi, les historiens libanais restés au pays. Et on s'interroge. Quelle est la part de fiction et de réalité là-dedans ? Nul ne le sait vraiment et les spectateurs restent suspendus dans une espèce d'entre-deux qui est assurément de l'art.tableau de genreParce que c'est bien de l'art que font bon nombre de photographes à partir du quotidien. Patrick Faigenbaum, par exemple, dont les photos figurant des scènes on ne peut plus banales sont transformées en tableau de genre. Et puis il y a les 400 tirages commerciaux de Gerhard Richter. Des photos de la vie de tous les jours. Sauf qu'elles ont été retravaillées à l'huile ou à la laque. Certaines sont traversées de formes anamorphiques, comme s'il s'agissait d'un souffle d'air. D'autres sont cachées par un rideau de couleur. Et c'est magnifique. Jusqu'au 26 juillet. www.phe.es. À lire : « PhotoEspaña 2009 », éditions La Fabrica, 32 euros. « Dorothea Lange, The Crucial Years », éditions La Fabrica, 44 euros.
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