Chatel prend ses marques avant la rentrée

ÉducationSon arrivée Rue de Grenelle à la veille de la trêve estivale a ménagé une phase d'observation au nouveau ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, dont l'inclination pour la chose éducative était, jusqu'au 24 juin, peu connue. Un sursis non négligeable alors que son prédécesseur a laissé sur son bureau nombre de réformes délicates qui ont déchaîné le corps enseignant.Conscient d'évoluer en terrain miné, Luc Chatel a pris soin de se présenter dès sa prise de fonction en « ministre du dialogue », soucieux de restaurer un climat apaisé avec les syndicats enseignants. Après une série de rencontres au début de l'été, et une entrevue aujourd'hui avec l'Union nationale lycéenne, il entame demain une nouvelle série d'entretiens avec les leaders syndicaux. « On peut noter le changement de style. Il y avait une vraie difficulté relationnelle avec le cabinet de Xavier Darcos », constate Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT. Le « manque d'écoute » et la « brutalité de mise en ?uvre » des réformes Darcos, notamment dans le primaire, ont mis le système éducatif « sous haute pression » : « Les enseignants attendent des signaux de changement de cap et une concertation la plus vaste qui soit », estime Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa.prudenceBref, malgré sa bonne volonté affichée, Luc Chatel devra faire montre d'une prudence extrême tant les enseignants l'attendent au tournant et les réformes en cours sont « mal engagées », anticipe Thierry Cadart. Dans un contexte de suppressions de postes relativement nombreuses (11.300 en 2008, 13.500 cette année, 16.000 en 2010), Luc Chatel va devoir désamorcer, sur fond de menace de grippe A de surcroît, plusieurs dossiers chauds : la réforme du lycée, la formation des enseignants (les décrets ont été publiés en juillet mais son cabinet a promis des négociations « serrées »), la revalorisation des carrières, l'agence de remplacement? Des dossiers qui demandent le maximum d'implication en matière de négociation. Or Daniel Robin, cosecrétaire général du Snes-FSU, qui se plaint de ne toujours pas avoir été reçu, s'inquiète de la « confusion entre dialogue et communication »? qui a viré au fiasco lors de la visite de Luc Chatel dans un Intermarché mi-août. La question se pose aussi de savoir de quelle marge de man?uvre va disposer le ministre, bon élève et porte-parole du gouvernement. Clarisse Jay
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