Le baby-boom français se moque de la crise

C'est une belle histoire qui se répète. Avec plus de 828.000 naissances en 2008, la France améliore de 1,7 % sa performance de 2007, et confirme ainsi son statut de championne d'Europe des naissances. Un chiffre qui n'égale cependant pas le record enregistré en 2006 (plus de 829.000 enfants nés). Avec un tel nombre de naissances, la France améliore son taux de natalité qui pourrait bien atteindre le nombre jamais égalé de « près de 2,07 enfants par femme », se réjouit, dans un communiqué, la secrétaire d'État à la famille, Nadine Morano. Un chiffre que ne publie pas l'Insee, qui en reste pour l'heure à son évaluation de janvier d'environ 2,02 enfants par femme. Des statistiques qui, en tout cas, sont révélatrices de la transformation de la famille française ces dernières années.À commencer par le nombre d'enfants nés hors mariage, majoritaires depuis 2006 : ils étaient plus de 435.000 en 2008, soit 52 % des naissances, en hausse de 2 points par rapport à 2007. Ces enfants hors mariage ne cessent d'être toujours plus nombreux : ils sont 10 % de plus qu'il y a dix ans. Stefan Lollivier, directeur des statistiques démographiques à l'Insee, explique ce phénomène par le fait que « la temporalité habituelle [un mariage puis un enfant, Ndlr] n'est plus vraiment un modèle », notant également que « nous rentrons dans la vie professionnelle beaucoup plus tard qu'avant ».Des mères plus âgéesParallèlement à la diminution du nombre d'enfants nés de parents mariés, l'âge moyen des mères croît avec leur taux d'activité. Et du coup, les femmes deviennent mères de plus en plus tard. L'an dernier, sur 828.000 naissances, 180.000 l'ont été de femmes âgées de 35 ans ou plus, soit 21 % de la totalité des « nouvelles mères », alors que cette proportion n'était que de 16,3 % il y a dix ans. Cette fécondité de plus en plus tardive s'explique également par la meilleure prise en charge des femmes aspirant à la grossesse lorsqu'elles ont dépassé la trentaine.Après la publication de ces chiffres, Nadine Morano n'a pas manqué de parler de « politique familiale volontariste et ambitieuse ». Stefan Lollivier pondère cette analyse et explique « qu'aucune étude n'a pu attribuer la performance française à une cause spécifique ». S'il reconnaît que la politique familiale est « une partie du tout », il préfère parler de « contexte d'acceptation global de l'enfant en France par rapport à d'autres pays européens ». Parmi les nombreux facteurs qui jouent, l'expert cite le nombre important de structures d'accueil et la bonne acceptation par les patrons français des grossesses de leurs salariées. Un dynamisme appelé à se poursuivre à l'avenir ? L'Insee prévoit un léger tassement du taux de natalité (1,95 enfant par femme dans les quinze ans à venir), mais se garde cependant de tout « art divinatoire ».
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