CA Chevreux refuse l'amalgame

Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy, selon lequel « distribuer des bonus dans une entreprise qui met en ?uvre un plan social ou reçoit des aides de l'État [?], ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête », la nouvelle des bonus à 51 millions prévus pour les cadres et dirigeants de Crédit Agricolegricole Chevreux tombe bien mal. Selon le quotidien « Libération » hier, la filiale de courtage du groupe bancaire entendrait distribuer une enveloppe de 51 millions d'euros à ses cadres, dont l'essentiel serait réservé au top management. Mais voilà, le Crédit Agricolegricole a reçu 3 milliards d'euros en décembre dernier dans le cadre du premier plan d'aide de l'État aux banques. En outre, CA Chevreux a mis en ?uvre un plan de suppression de 75 emplois en Europe, dont 31 en France. Mais le groupe refuse l'amalgame. Dans un communiqué, Chevreux a précisé que « les rémunérations concernent 2008, un exercice au cours duquel Chevreux a enregistré des résultats satisfaisants malgré une fin d'année difficile ». Et d'ajouter que « les rémunérations variables concernent l'ensemble des 800 collaborateurs de Chevreux dans le monde. Selon une pratique commune aux métiers de courtage, elles sont déterminées en fonction des revenus commerciaux de l'entreprise et constituent une part substantielle de la rémunération globale des collaborateurs de Chevreux. » Contacté, le porte-parole s'est refusé à commenter le montant de l'enveloppe et sa répartition. Quant au plan de suppression d'emplois, basé sur des départs volontaires, il est justifié par la détérioration de l'activité début 2009, qui devrait également se traduire par « une forte baisse des rémunérations variables ».RecommandationsLe gouvernement, par la voix de son porte-parole, Luc Chatel (dont les propos étaient rapportés par Bloomberg), faisait également le distinguo, hier avec les rémunérations exceptionnelles des patrons et appuyait le caractère volontaire des départs. « Nous avons des règles sur les rémunérations des dirigeants, mais ce n'est pas à l'État de s'immiscer dans la rémunération des personnels », indiquait-on à Bercy. Dans le cadre du Haut Comité de place, des recommandations ont été avancées pour les professionnels des marchés financiers, visant à interdire les rémunérations variables garanties à l'avance et à étaler dans le temps leur versement. Elles sont applicables d'ici à la fin avril en France. C. Fr.
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