Un cartel du gaz sans pouvoir sur les prix

L'époque des ressources énergétiques bon marché, du gaz bon marché touche évidemment à sa fin », a lancé Vladimir Poutine lors du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui s'est tenu cette semaine à Moscou. La menace sonne surtout comme un aveu de faiblesse. La chute des cours du pétrole qui a débuté au printemps va immanquablement entraîner une révision à la baisse des prix du gaz. Ce repli annoncé des prix du gaz, largement indexés sur ceux du pétrole, explique que la création d'une organisation formelle des pays exportateurs de gaz, dont le siège se trouvera au Qatar, n'ait suscité aucune protestation de la part des pays importateurs. Il y a deux ans, la simple évocation d'un rapprochement entre le russe Gazprom et l'algérien Sonatrach avait suscité de vives réactions en Europe.Le FPEG réunit pourtant une quinzaine de pays, dont la Russie, premier producteur mondial, l'Iran, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela. Si le ministre russe de l'Énergie, Sergueï Chmatko, se défend de vouloir créer un nouveau cartel sur le modèle de l'Opep, son homologue vénézuélien, Rafael Ramirez, ne l'écarte pas : « Nous voyons dans ce forum une occasion de bâtir une organisation solide se fondant sur les mêmes principes que ceux qui ont donné naissance à l'Opep. » Les objectifs de la nouvelle organisation demeurent flous. Une charte, explicitant les fins et les moyens de l'organisation, a bien été adoptée, mais elle n'a toujours pas été rendue publique.contrats long terme« Le FPEG ne peut pas devenir une Opep du gaz à court ni même à moyen terme pour deux raisons au moins », estime Francis Perrin, qui dirige la revue « Pétrole et Gaz arabes ». Tout d'abord, le gaz, contrairement au pétrole, n'est pas une énergie indispensable. « Si les pays exportateurs de gaz constituent un cartel avec la volonté d'imposer des prix élevés, les pays consommateurs prendront les mesures nécessaires pour se détourner de cette énergie », prédit le spécialiste. Enfin, s'il existe un prix du gaz au jour le jour, le marché reste largement dominé par les contrats à long terme. « Si les pays membres de l'Opep sont libres d'ajuster leur production de pétrole pour freiner la chute des prix par exemple, les pays exportateurs de gaz sont engagés contractuellement à livrer une quantité de gaz à un prix fixé d'avance », conclut Francis Perrin. X. H.++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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