Le rouble très dévalué

chronique des marchésRien ne va plus?: la Banque de Russie a une nouvelle fois élargi à la veille de Noël la marge de fluctuation dans laquelle elle fait évoluer le rouble par rapport au panier dollar-euro qui lui sert de référence, ce qui correspond de fait à une nouvelle dévaluation. C'est la dixième depuis novembre, la septième depuis le début du mois et la deuxième de la semaine. Le rythme s'accélère donc singulièrement, et les observateurs sont de plus en plus nombreux à penser que cette politique des petits pas, qui a quand même fait perdre au rouble 18 % de sa valeur face au dollar et 15 % face à l'euro depuis fin octobre, ne pourra pas durer longtemps. Même si le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a assuré que le gouvernement ferait le nécessaire pour éviter une chute drastique du rouble, à l'instar de celle subie lors de la crise financière de 1998, qui avait provoqué un vent de panique sans précédent. Mais, outre que cette dévaluation rampante ne calme pas la spéculation, elle coûte de plus en plus cher. Ce sont 27 % des réserves de change de la Russie qui sont parties en fumée depuis l'escalade des hostilités avec la Géorgie début août. Son trésor de guerre, le troisième du monde, qui frôlait les 600 milliards de dollars, ne s'élevait plus au 12 décembre (dernier chiffre connu) qu'à 435,4 milliards.Outre une balance des paiements courants, laminée par la chute des prix du pétrole, qui va basculer dans le rouge l'an prochain, la Russie va connaître en 2009 un déficit budgétaire pour la première fois depuis dix ans en raison de la tourmente financière, a admis mercredi le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch. Il n'a pas exclu que la Russie soit contrainte d'emprunter sur les marchés internationaux. Troika Dialog, la plus ancienne banque d'investissement du pays, réclame une authentique dévaluation de l'ordre de 20 %. Tandis que Goldman Sachs et Citigroup prédisent une dépréciation supplémentaire du rouble de 25 % en 2009. Isabelle Croizard La russie va connaître en 2009 un déficit budgétaire pour la première fois depuis dix ans.
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