Londres lance son plan de garantie des actifs toxiques

Cela a été quelques jours très difficiles. » Se reconnaissant « fatigu頻, Stephen Hester, le directeur général de RBS, avoue avoir été sous une très forte pression ces derniers jours lors des négociations avec le gouvernement. Mais, après six semaines de discussions, le plan de garantie des actifs toxiques du gouvernement britannique a enfin été mis en place.Concrètement, Downing Street accepte de garantir 325 milliards de livres (366 milliards d'euros) d'actifs toxiques de RBS. La banque essuiera les 19,5 premiers milliards de livres (22 milliards d'euros). Ensuite, le gouvernement s'engage à couvrir 90 % des pertes supplémentaires, apportant une certaine stabilité à la banque.Mais le geste du Trésor britannique n'est pas particulièrement généreux. En échange de cette garantie, il a posé trois conditions. D'une part, RBS va payer des frais de 2 %, soit 6,5 milliards de livres, qu'il étalera sur les sept prochaines années. De plus, il renonce à diverses réductions d'impôts sur plusieurs années, pour environ la même somme. Enfin, il s'engage à prêter 25 milliards de livres supplémentaires à ses clients britanniques (entreprises et particuliers) dès cette année, et 25 milliards en 2010. Ils devront être répartis entre 16 milliards de prêts aux entreprises et 9 milliards de prêts immobiliers.Ce sont ces conditions qui forcent RBS à lancer une nouvelle augmentation de capital (lire page 20). « J'ai le sentiment que le gouvernement est plutôt allé du côté de la prudence, en protégeant le contribuable », commente Stephen Hester.les conservateurs à vifMais Alistair Darling, le chancelier de l'Échiquier, n'avait guère le choix : politiquement, il est sous une très forte pression des conservateurs, qui l'accusent de dilapider l'argent public. « Bien sûr que cela coûte cher [de mettre en place un tel plan, Ndlr], se défend-il. Mais cela coûterait encore plus de ne rien faire. »Les défenseurs du plan ajoutent qu'une garantie est plus facile à mettre en ?uvre qu'une « mauvaise banque ». En particulier, il n'y a pas besoin d'évaluer précisément les actifs, qui sont souvent illiquides. La garantie n'entre en jeu que quand les pertes sont effectivement enregistrées. Le plan n'a pas de limite de durée, se poursuivant tant que les actifs protégés ne seront pas arrivés à maturité.Le plan du gouvernement pose enfin une question essentielle : y a-t-il une demande pour 25 milliards de livres de prêts supplémentaires ? « Ce n'est pas sûr, répond Vicky Redwood, économiste à Capital Economics. Même si les prêts immobiliers sont faciles à obtenir, les acheteurs potentiels pourraient préférer attendre que les prix baissent encore plus. Et même si le volume total est prêté, cela pourrait ne pas être suffisant. » Au total, 25 milliards représentent environ en effet 1,5 % des prêts totaux aux entreprises et aux particuliers. Même en ajoutant un accord similaire attendu aujourd'hui avec Lloyds Banking Group, cela ne suffira pas nécessairement à remettre l'économie britannique sur pied.
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