Tournant le dos à Dresdner, Allianz affirme sa solidité

cite>Allianz a voulu hier rassurer sur sa capacité à traverser la crise. L'assureur munichois a pourtant été frappé de plein fouet par la crise au quatrième trimestre avec une perte nette de 3,1 milliards d'euros qui l'a conduit à inscrire une perte nette de 2,44 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2008.La situation n'est pourtant pas aussi dramatique qu'elle y paraît, car l'essentiel des pertes s'explique par Dresdner Bank, vendue au début de l'année à Commerzbank. Cette ex-filiale a pesé négativement pour de 6,41 milliards d'euros dans les comptes d'Allianz sur l'ensemble de l'année dernière et pour 2,9 milliards d'euros sur le seul quatrième trimestre. Bref, l'assureur peut être heureux de s'être débarrassé de ce poids. Le patron du groupe, Michael Diekmann, a d'ailleurs concédé qu'Allianz « n'était pas parvenu, avec Dresdner, à réaliser son ambition de créer un groupe de services financiers complets ». Il a cependant en partie attribué cet échec aux « conditions difficiles qui ont suivi la faillite de Lehman Brothers », qui est toutefois intervenue un mois après la décision de vendre Dresdner.Quant aux autres activités, elles sont certes également touchées par la crise, mais dans une moindre mesure. Le résultat net hors Dresdner Bank affiche un recul de 45,8 %, mais reste à 3,97 milliards d'euros. En revanche, là aussi, le quatrième trimestre a été difficile puisque le résultat net des activités poursuivies y est négatif de 183 millions d'euros. La faute à la division assurance-vie et assurance-maladie qui a perdu 545 millions d'euros, principalement en raison des turbulences des marchés, alors que l'assurance dommages, elle, reste solide avec un bénéfice de 665 millions d'euros sur les trois deniers mois de 2008.Michael Diekmann a d'ailleurs qualifié cette activité d'îlot de stabilité et de rentabilité. Et le groupe veut clairement désormais se concentrer sur son « c?ur de métier », l'assurance « contre les dommages, la vieillesse ou la maladie ». Quant aux produits financiers du groupe, tous « seront examinés » pour réduire leur risque, a affirmé Michael Diekmann.Pour traverser la crise, dont le dirigeant aperçoit la fin au tournant de l'année 2010, le groupe allemand peut compter sur une situation capitalistique stable : son ratio de solvabilité est resté stable en 2008 à 161 % et le groupe a clairement affirmé n'avoir pas besoin de l'aide du plan de sauvetage allemand. Certes, il faut s'attendre encore à des dépréciations au premier trimestre : 400 millions d'euros sur Dresdner et peut-être encore 300 millions d'euros de dépréciations des 163 millions d'euros d'actions Commerzbank détenues par Allianz. Et si le groupe refuse de donner un objectif pour 2009, il affirme pouvoir faire face et ajoute avoir réduit son exposition aux marchés actions. Un discours qui a, hier, convaincu le marché : l'action a gagné 12,41?% à Francfort. Romaric Godin, à Francfort
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