Mobilisation pour éviter les déserts médicaux

Les députés reprendront lundi l'examen du projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires avec la perspective de débats agités sur la répartition des médecins à travers le territoire. Tous voudraient revenir devant leurs électeurs avec des solutions aux problèmes de démographie médicale, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Dans de nombreux cantons ruraux, la moyenne d'âge des généralistes dépasse 55 ans? Selon la dernière étude de la Drees, le nombre de médecins exerçant en zone rurale diminuerait de 25 % à l'horizon 2030. Face à ces perspectives, l'opposition penche en faveur de mesures coercitives en direction des médecins, la majorité se divise entre les tenants des mesures incitatives et contraignantes. Pour tenter de créer un consensus, le rapporteur du projet de loi, Jean-Marie Rolland, envisage une mesure en deux temps. Il veut d'abord laisser les médecins s'organiser en misant sur un dispositif incitatif (création des Agences régionales de santé, mise en place d'un schéma régional d'organisation, modulations du numerus clausus selon les régions, maisons médicales, création de bourses pour les étudiants s'engageant à exercer en zones sous-dotées?). contribution financière Si au terme d'une période de trois à cinq ans aucun progrès n'était constaté, le rapporteur propose que la loi dote les directeurs des Agences régionales de santé (ARS) de pouvoirs coercitifs. Toute nouvelle installation d'un médecin dans une zone déjà surdotée serait soumise à l'autorisation du directeur de l'ARS. Mais, afin que les internes ne soient pas les seuls pénalisés pour les erreurs du passé, les médecins en exercice dans un territoire surdense devraient passer un contrat individuel avec le directeur de l'ARS. Ils s'y engageraient à effectuer des vacations dans des maisons médicales en zones sous-dotées, à proximité de leurs cabinets. En cas de refus, les médecins devraient verser une contribution financière alimentant un fonds dédié à la qualité des soins. Un tel amendement, qui reprend donc l'idée d'une taxe un temps soutenue par le gouvernement, sera accueilli fraîchement par les professionnels de santé. Hier, le premier syndicat de généralistes, MG France, a réaffirmé que les mesures coercitives étaient « inopérantes ». Il propose a contrario de revaloriser la médecine générale et, dès les prochaines semaines, d'identifier avec les élus et l'ensemble des syndicats médicaux les zones où l'accès aux soins n'est plus assuré. MG se propose d'y organiser des consultations avancées rémunérées par des vacations forfaitaires. n25 % c'est la diminution du nombre de médecins en zone rurale prévue à l'horizon 2030.
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