Berlusconi favorable à la limitation du droit de grève

Petit à petit, le gouvernement Berlusconi réduit l'influence des syndicats dans l'économie italienne, comme Margaret Thatcher dans les années 1980, mais plus discrètement et en douceur. Aujourd'hui en Conseil des ministres sera adopté un projet de loi limitant un peu plus la possibilité de grèves dans les transports, déjà très encadrée (un service minimum de plusieurs heures est actuellement en place). Il sera désormais impossible à un syndicat minoritaire dans une entreprise de transports, comme les chemins de fer ou la compagnie aérienne Alitalia, de recourir à la grève.Si elle est appliquée, la loi envisagée n'autorisera une grève dans les transports que si elle est soutenue par un ou plusieurs syndicats représentant au moins 50 % des salariés de la firme. Selon les informations de « La Tribune », le ministère du Travail réfléchissait encore hier sur l'opportunité d'obliger à organiser un référendum recueillant plus de 50 % des voix des salariés pour pouvoir proclamer une grève.sanctionLa loi imposera aussi à chaque gréviste de signaler individuellement son adhésion avant tout conflit social. Les syndicats minoritaires (Cobas) expliquent que cela permettrait aux entreprises touchées par une grève de remplacer les salariés grévistes et d'ainsi réduire l'impact des débrayages. Enfin, le ministre du Travail, Maurizio Sacconi, compte introduire par le biais de cette loi la « grève virtuelle »?: le salarié se déclare en grève mais continue à travailler, son salaire étant versé à un fonds spécial auquel son entreprise doit aussi contribuer à une certaine hauteur la pénalisant. L'idée serait « de sanctionner la firme de transports mais pas les usagers ». Contre toute attente, trois grandes centrales syndicales italiennes (CISL, UIL, UGL), mais pas la CGIL, sont favorables à cette loi si seul le secteur des transports est concerné. Cela leur permettrait de neutraliser l'influence des syndicats concurrents minoritaires (similaires à Sud en France). Le ministre souhaitait à l'origine une application dans tous les « services publics essentiels » comme l'école et le système de santé.Frank Paul Weber, à Rome
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