L'inquiétude et la colère montent dans le monde occidental

La saison de la chasse aux banquiers est ouverte en Grande-Bretagne. Après avoir été vilipendé par la presse et les politiciens pendant des semaines, Fred Goodwin, l'ancien directeur de Royal Bank of Scotland, a connu une nouvelle épreuve. Dans la nuit de mardi à mercredi, sa maison à Édimbourg a été vandalisée et une Mercedes S600 abîmée. Un groupe inconnu jusqu'à présent, « Bank Bosses are criminals », a revendiqué l'acte prévenant que « ce n'est que le début ». L'acte est d'autant plus pris au sérieux que de très importantes manifestations se préparent à Londres avant le G20, d'abord ce samedi, et surtout mercredi prochain. Un « festival » se tiendra devant la Banque d'Angleterre, tandis qu'un rassemblement est également prévu devant Royal Bank of Scotland.Aux États-Unis, « les gens ont raison d'être en colère, je suis en colère », a noté Barack Obama après la polémique sur les bonus versés par l'assureur AIG. Bien que Gary Ackerman, un représentant démocrate de New York, constate « une vague de rage qui balaie actuellement l'Amérique », la colère de ses compatriotes se manifeste davantage au Congrès ou sur les forums sur Internet que dans la rue. Des rassemblements ont bien eu lieu devant les sièges et les agences d'institutions financières dont AIG, Citigroup et Bank of America, mais ont moins mobilisé que prévu.En Allemagne, la violence sociale reste très limitée. Les groupes d'extrême gauche en viennent généralement aux mains lors d'occasions plus politiques. Le sommet de l'Otan à Baden-Baden et Strasbourg les 4 et 5 avril est ainsi redouté par la police allemande. Mais dans les entreprises, la situation reste généralement calme. Les choses bougent cependant. Hier, à Hanovre, 1.500 personnes ont défilé pour protester contre les fermetures de sites chez Continental et réclamer un recours au chômage technique.« cauchemar »En Italie, le séquestration du directeur français de 3M a fait hier les gros titres de quotidiens et des journaux télévisés. Le JT de la première chaîne de télévision publique a ainsi parlé de « cauchemar » pour le manager de 3M et rappelé une précédente séquestration, celle du chef de Sony France. Dans un pays comptant 6 millions d'entreprises, surtout petites, cela rappelle la violence terroriste des années 1970, notamment des Brigades rouges, à l'encontre de patrons.En Espagne, le malaise social a atteint une nouvelle catégorie : les quelque 1,1 million de travailleurs indépendants, qui ont organisé hier une journée de mobilisation avec une manifestation devant le Congrès des députés, pour protester contre l'« asphyxie financière » dont ils s'affirment victimes.
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