Les banques d'affaires subissent un début d'année extrêmement difficile

Il ne fait plus bon être banquier d'affaires. Le début de l'année 2009 a commencé encore plus mal que ne s'était terminée l'année 2008. Pour les banques d'affaires, tous les voyants restent dans le rouge. Les montants de fusions-acquisitions ont dégringolé de 33 % sur un an à 444 milliards de dollars au premier trimestre 2009, selon les données de ThomsonReuters. Par rapport au haut de cycle de début 2007, ce niveau représente une chute de 55 %. Encore plus marquant, les commissions perçues par les banques d'affaires sur ces opérations ont chuté de 68 % à 3,1 milliards de dollars sur un an, et de 58 % par rapport au dernier trimestre 2008, qui était pourtant déjà très mauvais. La tendance est aussi noire en Europe qu'aux États-Unis. Le début d'année conserve tous les éléments défavorables aux transactions. Absence quasi totale de crédit, chute des marchés boursiers et surtout l'entrée de plein de fouet dans la récession économique provoquent les faillites d'entreprises, leurs restructurations ou au mieux, les poussent à faire le dos rond. Mise à part quelques secteurs ou groupes qui s'en tirent et profitent de la situation économique pour saisir des opportunités comme IBM sur Sun Microsystems pour 6,5 milliards de dollars.À la diète, les banques d'affaires tentent de se refaire en profitant des opérations de recapitalisations ou de refinancement des entreprises. Les augmentations de capital, notamment dans la finance, restent nombreuses comme pour HSBC, Swiss Re, Saint-Gobain ou Lafarge. Elles permettent aux banques de ne combler que partiellement l'absence totale d'introduction en Bourse. Les commissions touchées au titre de ces opérations ont tout de même chuté de 50 % à 1,3 milliard de dollars dans le monde au premier trimestre 2009. Dans ce maelström, une lueur pointe. Les grandes entreprises ont un besoin grandissant de refinancer leurs dettes ou de renforcer leurs capitaux par des titres hybrides. Les banques d'affaires ont profité des multiples opérations d'émissions obligataires. Les commissions engrangées grâce à ces opérations ont atteint 4,1 milliards de dollars dans le monde au premier trimestre, soit 8 % de plus qu'il y a un an et 51 % de plus que fin 2008. La France n'échappe pas à la règle. Les entreprises françaises ont quasiment doublé (+ 90%) leurs émissions de dettes sur le marché en un an à 96,5 milliards de dollars. Les fusions-acquisitions ont chuté quasiment de moitié à 9,9 milliards de dollars. Matthieu Pechberty
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