Le potentiel de développement

Le potentiel de développement des régions excentréesLa Bretagne ou les Pays de la Loire ont une industrie très dynamique qui aurait besoin de logisticiens encore plus performants pour mieux répondre aux besoins des activités locales.la logistique est l'un des éléments fondamentaux de l'aménagement du territoire dans toutes les régions, même si c'est avec des niveaux de maturité différents », constate Philippe Duong, directeur du cabinet conseil Samarcande. Reste encore à s'entendre sur la définition du terme « logistique ». « Il faut casser l'idée que la logistique se réduit à des croisements d'infrastructures routières et à des flux de camions. C'est important, bien sûr, mais la logistique doit surtout avoir une utilité territoriale en répondant aux besoins des activités locales, que ce soit la production industrielle des entreprises qui y sont installées ou la consommation de ses habitants », souligne encore Philippe Duong.Mais, en dépit des efforts de certaines régions, des incitations fiscales et des facilités qu'elles mettent en place, le positionnement de certaines d'entre elles en tant que « centre logistique » est-il toujours bien légitime ? « S'il ne s'agit que d'un simple croisement routier, c'est de la foutaise !, lance l'expert de Samarcande. Le premier besoin doit être endogène, ce qui explique en partie la suprématie de Paris et Lyon en la matière. » des zones sous-estiméesPour autant, certaines régions, souvent délaissées par les logisticiens, représentent un vrai potentiel de développement. « Il est illusoire de penser que les seuls besoins logistiques sont comblés par des entrepôts de 20.000 m2, souligne Philippe Duong. Les logisticiens s'intéressent très peu à l'Ouest, à la Bretagne et aux Pays de la Loire notamment, pourtant très dynamiques en termes industriels et agricoles. La première tâche de la logistique est d'être au service des activités économiques et d'asseoir la compétitivité des territoires. L'Ouest a une industrie très dynamique, tournée vers l'extérieur, mais c'est une région excentrée ; ce qui justifierait une logistique encore plus performante. »Selon le dirigeant de Samarcande, un autre axe de valorisation pour les projets est exogène. Autrement dit, « il y a des zones qui ont un rayonnement qui dépasse très largement le local, avec une vocation interrégionale, nationale, voire européenne », explique-t-il. D'où le succès de régions proches à la fois de grandes métropoles, mais aussi des grands axes d'échanges européens. « Si on veut implanter une plateforme logistique nationale, il faut rester proche de Paris d'où le succès de la région d'Orléans. De même, pour faire de la distribution sur l'Europe centrale, Metz et Strasbourg ont des situations privilégiées. D'ailleurs, le barycentre de l'Europe est passé de Lyon à la Lorraine », constate Philippe Duong.« Les activités logistiques représentent un fort potentiel d'emplois, mais elles permettent aussi d'attirer de nouvelles activités, explique Nicolas Bouniol, senior manager en supply chain chez Deloitte. L'aménagement des territoires était basé, dans les années 1960, sur le développement de zones industrielles, puis de zones commerciales dans les années 1980. Aujourd'hui, c'est la logistique qui est le moteur de l'aménagement du territoire. » pléthore d'offresUn enjeu d'autant plus important que la logistique pourrait devenir, d'ici à 2015, le deuxième secteur privé en termes d'emploi. « C'est pour ça que toutes les régions développent une pléthore d'offres, insiste Nicolas Bouniol. On peut cependant parfois se poser des questions sur certains projets, lancés sans étude de faisabilité concrète. »Béatrice Delamotte
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