Les jardineries font le plein. « Depuis mars, les magasins ne désemplissent pas », raconte Pierre Combes, cofondateur de Garden Price, enseigne hard discount. Le Jardiland ouvert il y a seulement un mois dans le centre Carré de Soie à Lyon fait un tabac. « Depuis son ouver- ture, 10.000 personnes sont venues en moyenne par semaine, contre 7.000 en moyenne dans un bon magasin d'île-de-France », souligne Guilhem Porcheron, directeur général de Jardiland. L'enseigne affiche une croissance de son chiffre d'affaires supérieure à 10 % depuis le début de l'année. Gamm Vert est sur la même tendance. « Mars a sauvé l'ensemble du trimestre », observe Jean-Pierre Dassieu, directeur général de l'enseigne aux 800 magasins.Pourquoi cette ruée, alors que la crise lamine d'autres secteurs du commerce ? Faut-il y déceler encore un nouveau comportement d'achat anticrise ? Les Français planteraient-ils des plants potagers pour se nourrir à pas cher cet été ? « C'est une idée bobo qui passe bien auprès des médias. Mais l'explication n'est pas l࠻, répond cet HEC cofondateur de Garden Price.En fait, jardiner est un plaisir que tous les Français peuvent s'accorder. Sans trop débourser. En moyenne, le client d'une jardinerie ne dépense que 30 euros. De plus, les conditions météo sont idéales pour les affaires. « L'hiver a été très froid. Le gel a brûlé les plantes. Le printemps est venu par à-coups. Et la plupart des week-ends de mars ont été très ensoleillés », détaille Guilhem Porcheron. « Et puis semer, c'est croire en l'avenir », philosophe-t-il, qui appelle tous ses clients à « venir chez Jardiland, oublier la crise ». Il n'en fallait pas plus pour que les Français se précipitent dans les jardineries.5 % de croissance en 2009La bonne santé du secteur donne des ailes aux projets d'expansion des enseignes. Surtout que les mois de printemps pèsent lourd dans les comptes d'exploitation. Jardiland réalise 80 % de ses résultats sur les sept premiers mois de l'année, pour 60 % de son chiffre d'affaires. Plantes, terreaux et engrais présentent des marges plus juteuses que les tondeuses et meubles de jardins vendus plus tard dans la saison. Du coup, Jardiland et Gamm Vert n'ont aucunement révisé à la baisse leur budget prévisionnel établi fin 2008. Tous deux tablent sur 5 % de croissance cette année. « Mais prudence ! La saison n'est pas terminée », souligne le patron de Jardiland. Garden Price voit, lui, dans ce printemps en or l'occasion de convaincre les banques. L'enseigne lancée en 2006 (4 magasins) veut recourir à l'endettement pour accélérer son expansion en Île-de-France.Juliette Garnie

latribune.fr

13 Mai 2009, 1:42

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