Bernard Tapie est de retour dans les affaires. Cela le démangeait. Il se déclare intéressé par le Club Med, comme il le confirme dans un entretien accordé à « La Tribune », mais il regrette les fuites dans la presse et souhaite rester prudent sur ce dossier, proposé par une banque d'affaires et sur lequel il ne dispose pour le moment, affirme-t-il, que d'informations publiques. « Le Club Med est un dossier séduisant, qui correspond bien à mon image créative, artistique et sportive », explique-t-il. L'homme d'affaires au passé controversé hésite encore à se lancer à l'assaut du symbole du tourisme français, dont la direction actuelle s'oppose à son arrivée, assure-t-il. Ce qui ne serait pas le cas des actionnaires, laisse-t-il entendre. Accor et Richelieu Finance, qui détiennent respectivement 6 % et 5 % de Club Med, ont vocation à se désengager même s'ils ont acheté leurs actions deux à trois fois plus chères. En revanche, il ne pense pas que la Caisse des dépôts soit prête à participer à la prochaine augmentation de capital. « Elle a autre chose à faire », assure-t-il.« besoin d'excellence »Son hésitation est aussi liée au déclin du groupe qu'il estime en perte de vitesse. « Beaucoup d'efforts ont été réalisés sur le contenant, avec la montée en gamme du Club Med, mais il faut encore modifier le contenu, explique-t-il. Car de nombreux clubs et hôtels de vacances, qui proposent désormais des activités de sport et des animations, sont des concurrents redoutables. Les villages ont besoin de l'excellence dans l'animation. C'est pour cela qu'ils ne luttent pas dans la même catégorie que les grands hôtels et palaces. D'où l'échec de Bora Bora [le Club Med envisage de le fermer, Ndlr], qui est la démonstration de l'effort à fournir sur le contenu qu'il faut travailler avec de l'énergie et la créativité. Je sais faire et j'ai déjà démontré par le passé mes talents de redresseur d'entreprises. » Bernard Tapie ne manque pas d'idées non plus pour relancer commercialement le Club Med. « Le groupe doit diversifier sa clientèle vers des pays qui n'ont pas été travaillés comme la Russie », fait-il observer.Pour autant, note-t-il, il faut aller vite. Car, selon lui, le Club Med a rééquilibré ses comptes grâce à la vente d'actifs. Et Bernard Tapie redoute la saison d'été : « Si les réservations sont faiblardes cet été, ce sera terrifiant. » Pour autant, il ne souhaite pas s'avancer davantage sur ce dossier sans en avoir pris connaissance en profondeur. Interrogé sur les sommes qu'il serait prêt à investir et avec quel partenaire, il n'a pas souhaité répondre. « On m'encourage à faire des opérations, souligne-t-il. Je regarde des dossiers et je ne suis pas seul. Ce sont des partenaires historiques avec qui j'ai travaillé dans le passé et qui sont de jolis noms. » Sur le calendrier, l'homme d'affaires s'engage à dévoiler « dans deux mois » ses intentions. « Vous saurez ce que l'on va faire », conclut-il.

latribune.fr

13 Mai 2009, 1:42

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