Le G20 veut mener à bien le nettoyage des banques

Trois semaines après le G20 de Londres, la détermination des grands argentiers de la planète à tout mettre en ?uvre pour remettre l'économie mondiale sur les rails de la croissance semble intacte. « Tout le monde est content de ce qui a été fait pour les plans de relance », a indiqué le directeur général du FMI, Dominique Strauss Kahn, à l'issue du comité monétaire et financier (CMFI), l'instance politique du Fonds, précisant que tous les États « sont d'accord avec la nécessité absolue de nettoyer le système financier ».La détermination des grands argentiers semble d'autant plus forte que l'économie mondiale montre des signes de stabilisation. « Prudemment, précautionneusement, nous pouvons dire qu'il y a une éclaircie dans les nuages », a déclaré le président du CMFI, Youssef Boutros-Ghali, en écho à l'optimisme prudent exprimé la veille par les ministres des Finances du G7. Signe que le plus dur de la crise est peut-être passé, la question de la réduction des déficits publics (13,6 % du PIB aux États-Unis en 2009, 6,2 % en France) a été abordée. La crainte est que la perspective de hausses futures d'impôts ne nourrisse des comportements de précaution minant la reprise.vives critiques Pour nettoyer les bilans des banques des actifs invendables, le FMI donne sa préférence à la création de structures de cantonnement, type « bad bank », dans lesquelles les banques logeraient leurs actifs toxiques. Mais il n'en fait pas une affaire de principe. « Notre position est la suivante : soyez pragmatiques, ne vous accrochez pas à des positions idéologiques strictes et faites ce qui peut être efficace », a expliqué le directeur Europe du FMI, Marek Belka.Plusieurs pays européens ont en revanche vivement critiqué les dernières estimations de l'institution de Washington sur les pertes potentielles des banques. Selon le FMI, la facture de la crise pour l'ensemble du système financier pourrait dépasser les 4.000 milliards de dollars sur la période 2007-2010, les banques de la zone euro devant être recapitalisées à hauteur de 725 milliards, tandis que leurs homologues britanniques auraient encore besoin de 225 milliards de dollars. « Il y a des problèmes de méthodologie dont nous devons discuter avec le FMI », a souligné le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.Les Européens soulignent notamment que les normes comptables sont différentes de part et d'autre de l'Atlantique, ce dont n'ont pas tenu compte les économistes du Fonds. « On est absolument convaincu que le chiffrage est faux », a lancé le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Les « stress tests » (tests de résistance) effectués sur les établissements français « lui donnent toute confiance sur la capacité des banques françaises à passer la période à venir ».Mais il n'est pas question, pour l'heure, de rendre ces résultats publics.
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