L'État finalise son plan pour recapitaliser Areva

L'État met la dernière main au plan de recapitalisation du groupe nucléaire, qui va être présenté lors du conseil de surveillance d'Areva mardi 30 juin. Si les grandes lignes sont connues (voir « La Tribune » du 28 mai), en revanche, certains arbitrages sont en cours. La cession de la branche T&D (transmission et distribution), exigée par l'État, est actée. Ainsi que l'entrée de « partenaires stratégiques » à l'occasion d'une augmentation de capital « limitée » qui pourrait aller jusqu'à 2 milliards d'euros (soit environ 15 % du capital du groupe).l'autre inconnueL'État, actionnaire à 90 % d'Areva, va-t-il participer à cette augmentation de capital ? « Ce n'est pas décid頻, indique une source proche du gouvernement. « Tout dépend du résultat des négociations avec les nouveaux entrants. » Sont pressentis : le japonais Mitsubishi, partenaire industriel de longue date d'Areva, ainsi que des fonds souverains de pays du Golfe. Trois pays qui veulent se doter de programmes nucléaires civils sont intéressés : Abu Dhabi, qui est en train de sélectionner des fournisseurs pour construire 2 à 4 réacteurs de troisième génération à l'horizon 2017 ; le Qatar, qui souhaite se doter de 5.400 MW de puissance nucléaire (l'équivalent de 3 EPR) ; et le Koweït, comme son émir l'a confirmé dimanche dernier à Christine Lagarde. « Un, deux ou trois de ces pays pourraient prendre une participation », indique-t-on au gouvernement.Autre inconnue : Total, qui détient 1 % du capital d'Areva, va-t-il en profiter pour se renforcer ? « Notre métier n'est pas de prendre des participations minoritaires », martèle Christophe de Margerie, qui a fait vendre à Total l'essentiel de la part qu'il détenait dans Sanofi-Aventis. « Pleinement satisfait » de ses 1 % dans Areva, le PDG du groupe pétrolier ne cache pas qu'il pourrait cependant être amené à augmenter un peu ce chiffre si « on le lui demandait ». L'État pourrait être tenté de s'en servir comme d'une variable d'ajustement, selon l'issue des discussions avec les partenaires étrangers. « Ce serait à la marge, de 2 % à 3 % maximum », confie-t-on au gouvernement.L'enveloppe globale de l'augmentation de capital dépendra également du résultat de la vente de la branche T&D. Areva espère en retirer 4 milliards d'euros. « Il lui faudra faire vite, car la crise va finir par atteindre cette activité et donnera des arguments aux candidats pour faire pression sur les prix », note un proche du dossier. Alstom, candidat très motivé, qui avait été contraint de se séparer de cette filiale en 2004 pour éviter la faillite, serait d'ailleurs obligé de recourir lui-même à une augmentation de capital, avec le soutien de Bouygues, son actionnaire principal, pour boucler une telle opération. Un coup de pouce du Fonds stratégique d'investissement est même évoqué par certains.Enfin, pour financer son plan industriel de 12 milliards d'euros, Areva est invité à céder ses participations financières (Safran, STMicroelectronics, Eramet, etc.). Le groupe aurait vendu récemment des titres Total et GDF-Suez pour 1 milliard d'euros. Areva va aussi poursuivre sa politique d'ouverture du capital de ses mines ou de certains sites, comme Georges-Besse II, l'usine d'enrichissement d'uranium en cours de construction dans la Drôme. nSont pressentis le Japonais Mitsubishi ainsi que des fonds souverains de pays du Golfe.
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