La Sfef se cherche des raisons d'exister

lan d'aideMise en place pour octroyer des prêts aux banques en situation de crise, la Société de financement de l'économie française pourrait bientôt arrêter d'émettre. En quelques mois, la Sfef est devenue un des acteurs incontournables du marché obligataire : depuis sa création en fin d'année dernière, elle a placé près de 75 milliards d'euros de dette garantie par l'État auprès des investisseurs internationaux pour les reprêter ensuite aux institutions financières hexagonales. Seulement voilà. Les banques ne sont plus, tant s'en faut, les pestiférées des marchés et elles arrivent à nouveau à trouver des ressources dans des conditions tout à fait correctes. Sauf si la crise connaît de nouveaux développements, elles n'auront bientôt plus de raison de solliciter la Sfef. Récemment, BNP Paribas a levé 1,25 milliard d'euros à 4 ans en émettant des « covered bonds » (obligations adossées à des prêts immobiliers), moyennant une rémunération de 53 points de base, supérieure au taux swap de référence. Si la banque avait fait appel à la Sfef, cela lui aurait coûté à peu près la même chose, voire plus cher. De son côté, le Crédit Agricolegricole a émis des obligations sécurisées à 5 ans avec une marge de 72 points de base. Pour les grandes banques, les ressources offertes par la Sfef sont toujours un peu moins chères, mais l'écart s'est considérablement réduit. « C'est tout juste le prix de la libert頻, remarque un banquier. En outre, et même si elle ne l'avoue pas, l'Agence France Trésor aimerait autant que possible pouvoir se concentrer sur le futur  « grand emprunt ». Car, si la garantie de l'État français ne s'appliquait qu'aux seuls emprunts d'État, cela limiterait la concurrence entre les différents types de  « papiers »?dispositif très appréciéDès lors, si les conditions auxquelles les banques ont accès aux marchés obligataires continuent de s'améliorer, il y a de fortes chances pour que la Sfef s'arrête d'émettre dès la fin du mois d'octobre. Il ne s'agit toutefois encore que d'une hypothèse centrale et non d'une certitude. Les décisions seront prises en septembre. En effet, si les grandes banques n'ont plus besoin de la Sfef, des institutions à la périphérie du secteur bancaire comme RCI ou PSA Finance apprécient grandement le dispositif. De plus, la Sfef permet aux banques, qui n'ont pas toujours la capacité d'aller sur les marchés du dollar, du franc suisse ou de la livre sterling, d'avoir accès à ces devises. Enfin, tout dépendra de l'évolution des dispositifs de soutien aux banques dans les autres pays européens. Priver trop tôt les institutions françaises de cette assurance risquerait en effet de les désavantager par rapport à leurs concurrentes européennes qui bénéficient toujours de la garantie de l'État. Sophie Rolland E. Après chaque opération de marché, les sommes levées sont reprêtées aux banques françaises. Seule cnditi75 milliards d'euros de dette garantie par l'état ont été placés par la Sfef.
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