Aux Pays-Bas, les pénuries d'effectifs inquiètent plus que la crise

EmploiDepuis le début de la crise, les Pays-Bas n'ont cessé d'anticiper une reprise. Les analystes, il est vrai, insistent sur la nature cyclique des récessions, tandis que les dernières statistiques économiques semblent être annonciatrices d'un léger mieux en Europe et dans le reste du monde. La banque ING table ainsi sur une récession de 4,5 % en 2009 pour les Pays-Bas, au lieu de 5 % et une croissance zéro en 2010 au lieu d'une contraction de 0,5 %.Et déjà, les employeurs s'inquiètent des pénuries d'effectifs au moment du redémarrage. Toute une génération de baby-boomers se prépare à prendre sa retraite, sans que la relève soit assurée, fragilisant des industries telles que la métallurgie et l'électronique. En outre, les transporteurs, qui jouent un rôle clé dans une économie de réexportation comme celle des Pays-Bas, s'attendent à manquer de 55.000 chauffeurs de camions d'ici 2014. Enfin, dans un pays où la fonction publique ne séduit pas, l'enseignement manque déjà de personnel.« fuite des cerveaux »Parallèlement, face à la poussée du chômage (le taux est passé de 3 % à 5 % en moins d'un an), les inscriptions à l'université ont augmenté de 25 % cette année. Au total, 11.000 jeunes de plus que l'an dernier ont choisi des études longues pour laisser passer la tempête. D'autres, et ils sont nombreux, sont tentés par l'expatriation. Quelque 7 % des Néerlandais envisageraient ainsi de partir, dont 14 % des hommes de 18 à 29 ans. On n'hésite plus à parler d'une véritable « fuite des cerveaux ». D'ailleurs, les Pays-Bas sont le seul pays d'Europe de l'Ouest où l'émigration, avec 120.000 personnes par an, dépasse l'immigration (100.000 personnes par an) et ce, depuis 2006. De quoi entretenir le débat public sur la passivité du gouvernement face à toutes ces tendances. Ainsi, les syndicats s'insurgent et ne comprennent pas pourquoi le gouvernement ? une coalition de centre-gauche ? a privilégié le sauvetage des banques aux dépens d'autres activités industrielles. Sabine Cessou, à Amsterdam
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