La Chine, partie prenante ? du nouveau Bretton Woods ?

La Chine entend occuper toute la place qui lui revient lors du sommet de Washington du 15 novembre sur la crise financière, a fait savoir le Premier ministre chinois Wen Jiabao à l?issue de la réunion des pays d?Asie et d?Europe dans la capitale chinoise. Au niveau régional, l?Asie a déjà multiplié les signes de coopération, fait nouveau pour des pays qui n?avaient pas pu réagir à la crise de 1997 de manière concertée. Ainsi, elle est aujourd?hui proche de se doter d?un fonds d?assistance monétaire régionale capable d?intervenir en cas de crise des changes. constitution d?un fondsLe Japon, la Chine et la Corée « se sont mis d?accord pour coopérer plus étroitement dans leurs efforts visant à constituer un fonds doté de 80 milliards de dollars » de réserves de change, indiquait la présidence coréenne, jeudi dernier. Tokyo, Pékin et Séoul apporteraient 80 % des devises au nouveau fonds, qui pourrait être lancé avant la mi- 2009. Certes, ce n?est pas la première fois que les pays asiatiques annoncent la création d?un fonds monétaire. Mais dans le contexte d?une bataille d?idées opposant les tenants d?une régulation financière coercitive dont le Fonds monétaire international (FMI) serait le gardien, et ceux d?une autorégulation un peu renforcée dont la Banque des règlements internationaux (BRI) serait l?opérateur, l?initiative de l?Extrême-Orient pourrait faire la différence lors du sommet du G20 (pays riches et émergents) prévu le 15 novembre. Toutefois, ce front asiatique est loin d?être aussi uni qu?il le laisse paraître. En témoignent les hésitations de l?Inde quant à sa participation au processus de négociations internationales. « New Delhi reste très frileuse et concentrée sur son sort intérieur », remarquait un diplomate français présent à la réunion de l?Asem. De même, si la Chine est prête à aborder les questions de régulation financière, elle est moins encline à mettre sur la table les sujets monétaires, et notamment celui du yuan, pourtant longtemps perçu, côté européen, comme un facteur de déséquilibre. Reste que le oui de la Chine, riche de 1.900 milliards de dollars de réserves de change, à la grand-messe de Washington de la mi-novembre, risque de faire changer le centre de gravité de la planète financière. Laurent Chemineau, avec Tristan de Bourbon à Pék
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