Les fournisseurs auto en pleine crise

Les constructeurs automobiles s'enrhument et les fournisseurs souffrent. Chaque jour ou presque depuis plus d'un mois, un équipementier annonce des mesures de chômage technique en France, voire pis. Logique : les sous-traitants travaillent en juste-à-temps avec les sites de montage de leurs donneurs d'ordres. Faurecia (filiale de PSA) fermera ainsi son site de Flers (Orne), qui emploie 1.650 personnes, jusqu'à quatre semaines selon les secteurs, d'ici au 5 janvier. Michelin cessera pour sa part son activité à Roanne (900 salariés) en décembre pendant trois semaines. Le manufacturier suspendra également ses fabrications durant quinze jours à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), une unité qui fait travailler 1.300 personnes. Les 760 salariés de l'usine NTN d'Allonnes (Sarthe), qui fabrique des transmissions pour Renault, Nissan et PSA, ne travailleront de leur côté que quatre jours à peine en décembre.angoisse généraleL'américain Lear, qui fournit les sièges des Peugeot 207 et 1007 produites à Poissy (Yvelines), est du coup? en grève. « Plus de 80 salariés sur 150 ont décidé de cesser le travail mardi dernier pour réclamer le paiement des jours de chômage technique à 70 % sans récupération ? et non à 50 % », affirme la CGT. Depuis le mois d'octobre, les salariés de Lear « subissent la baisse de production imposée par PSA Poissy. Ils chôment à tour de rôle une semaine par mois. C'est l'annonce de deux semaines de chômage pour décembre qui a fait déborder le vase », précise le syndicat. Le mécontentement des salariés de Lear reflète l'angoisse générale du personnel des équipementiers automobiles.Johnson Controls a annoncé en début de semaine qu'il allait fermer son usine de batteries de Grand-Quevilly (Seine-Maritime) dans un délai de trois à six mois. Ce site compte 280 salariés. La société française Fabris du groupe italien Zen, spécialisée des pièces mécaniques et qui emploie 372 personnes à Châtellerault (Vienne), s'est déclarée, en cessation de paiements hier, a-t-on appris de source syndicale. Fabris avait communiqué fin octobre qu'elle totaliserait dix-sept jours de chômage partiel entre septembre et décembre. La société bretonne de fonderie et mécanique SBFM de Caudan (Morbihan), qui fabrique des collecteurs d'échappement, est aussi en redressement judiciaire, selon les syndicats. Elle compte 560 salariés.L'équipementier La Barre Thomas de Rennes, fournisseur de PSA, a annoncé, également hier, un plan de départs volontaires d'une centaine de salariés, d'après les représentants du personnel qui redoutent des licenciements. Ce fournisseur de 1.300 salariés a en effet déjà connu deux plans sociaux en 2006 et 2007, lesquels avaient entraîné la suppression d'environ 560 emplois.Fâcheux, alors que les fournisseurs adhérents à la fédération Fiev ont déjà perdu 10.000 postes dans l'Hexagone entre 2005 et fin 2007 (114.500 en décembre dernier). Alain-Gabriel Verdevoye
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