GDF Suez plaide pour une hausse du prix du gaz en France

Après deux mois de discussions discrètes sur l'évolution de ses tarifs avec ses autorités de tutelle, GDF Suez hausse le ton. Hier, lors du premier « Investor Day » du groupe depuis la fusion, Gérard Mestrallet a mis les pieds dans le plat en demandant un relèvement des tarifs du gaz. « Sans hausse avant la fin de l'année, les pertes de revenus devraient s'accroître de 440 millions d'euros sur le quatrième trimestre 2008 », a-t-il annoncé. Principal motif invoqué : l'explosion du prix du baril cet été, répercuté avec un décalage de trois à six mois sur les prix d'achat du gaz.Reprenant à son compte l'argumentaire bien rodé de Gaz de France, le patron du nouveau géant européen de l'énergie a rappelé que le manque à gagner, dû au décalage entre les hausses des coûts (liées au prix du pétrole) et les augmentations de tarifs accordées par l'État, s'élève déjà à 1,2 milliard d'euros depuis fin 2004. « Notre activité gaz en France est la seule qui perde de l'argent », s'exaspère le groupe en interne.sans suiteSi le message a tout de suite été compris par la Bourse ? GDF Suez a perdu jusqu'à 7,7 % en séance hier pour clôturer sur une baisse de 5,48 % à 30,97 euros ?, il risque d'être diversement apprécié par le gouvernement. Tout à sa lutte contre la récession, ce dernier n'a pas donné suite à la demande officielle de hausse formulée en octobre par GDF Suez. À l'inverse, le gouvernement serait plutôt tenté, dit-on, par un gel, voire une baisse des tarifs régulés du gaz et de l'électricité. Tentation largement répandue en Europe. En Belgique, le ministre de l'Énergie menace de plafonner les prix de l'électricité si les opérateurs ne les baissent pas d'eux-mêmes. Outre-Quiévrain, les prix du gaz et de l'électricité ont augmenté respectivement de 50 % et de 20 % sur un an.Provocateur, GDF Suez espère au moins voir finaliser le nouveau contrat de service public en discussion avec l'État. Au menu, une nouvelle formule d'indexation des prix prévoyant une marge de 3 % contre 1,5 % à 2 % actuellement pour le distributeur. En attendant, le groupe annonce un plan d'économie supplémentaire d'un milliard d'euros d'ici à 2011. Marie-Caroline Lopez
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