Emploi : les réformes Sarkozy butent sur la récession

Dix-sept mois : le nombre de demandeurs d'emploi est resté pendant dix-sept mois, pas un de plus (de mai 2007 à octobre 2008), sous la barre des deux millions. Ce soir, le ministère du Travail annoncera le nombre exact de demandeurs d'emploi fin octobre, mais il ne fait pas de doute que le chiffre symbolique des deux millions sera atteint. Car les statistiques du chômage pour le mois d'octobre sont aussi désastreuses que celles d'août, comme l'a dévoilé le secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez, dès mardi soir. En août 42.000 demandeurs d'emplois supplémentaires ont été enregistrés. Un chiffre qui rappelle les pires périodes de la hausse du chômage du début des années 1980.Le gouvernement n'a pas attendu pour réagir. Faisant preuve de pragmatisme, Nicolas Sarkozy a adopté ces dernières semaines, sans crier ce revirement sur les toits, les vieilles recettes du traitement social du chômage, toujours vilipendées pendant les campagnes électorales : recours aux emplois aidés (financés par l'État), chômage partiel?Travail et propriétéNul ne l'en blâme. Le hic, c'est que la crise actuelle ne conduit pas seulement le chef de l'État à faire preuve de souplesse. Elle remet en cause l'ensemble cohérent de réformes du travail, directement inspiré de sa campagne électorale, qui avait commencé à être mis en ?uvre. Ce n'est pas pour rien que le candidat Sarkozy avait pu résumer son programme en deux mots : travail et propriété. Réhabiliter le travail est au c?ur de son projet. Cela passe par le slogan « travailler plus pour gagner plus », qui s'est traduit par des mesures concrètes. Idée-force : il faut que les Français travaillent plus longtemps chaque semaine, mais aussi tout au long de leur vie, en allongeant les durées d'emploi pour les jeunes et les seniors. Cela leur donnera du pouvoir d'achat, qu'ils consommeront, assurant une croissance plus forte de l'économie. D'où l'exonération de charges et d'impôt pour les heures supplémentaires, pour doper le temps de travail hebdomadaire et, pour accroître les périodes d'activité, la suppression annoncée de la dispense de recherche d'emploi dont bénéficient les chômeurs de plus de 57 ans, ou encore le cumul emploi-retraite.Évidemment, ces incitations au travail supposent que les entreprises soient en mesure de fournir du? travail. La chute actuelle de leurs carnets de commandes dans l'industrie ? les perspectives des chefs d'entreprise n'ont jamais été aussi basses depuis que l'Insee les mesure ? ne permet évidemment pas d'envisager une augmentation du nombre d'heures travaillées. e
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