Les banques centrales se substituent aux marchés

Depuis le début de la crise, en août 2007, les banques centrales font tout ce qu'elles peuvent pour ramener la liquidité sur les marchés financiers. Soucieuses de cibler au mieux les besoins et d'intervenir sur des maturités toujours plus longues, elles ont fait preuve d'une inventivité sans bornes. Aux États-Unis, les plans aux acronymes barbares se sont succédé : le TAF (term auction facility) pour les banques commerciales, le PDCF (primary dealer credit facility) pour les banques spécialistes en valeurs du Trésor? Aujourd'hui, les instituts monétaires fournissent aux banques toutes les liquidités qu'elles demandent (à un taux fixé à l'avance). Mieux, ils les rémunèrent, les encourageant ainsi à accumuler de la liquidité. « Le problème est qu'aujourd'hui, les banques centrales se substituent au marché interbancaire », constate Christian Parisot, économiste chez Aurel. Ainsi, les encours se sont considérablement contractés sur le marché interbancaire américain.De quoi, peut-être, expliquer pourquoi les taux Libor ne se détendent quasiment plus depuis la deuxième semaine de novembre. « Les seuls acteurs à se financer sur le marché interbancaire sont ceux qui n'ont pas accès à la liquidité banques centrales », explique Christian Parisot qui rappelle néanmoins que « le marché monétaire est toujours très tendu à l'approche de la fin de l'année. » Toujours soucieuse de ramener la liquidité sur les marchés, la Fed a annoncé deux mesures mardi. Elle va d'une part acheter jusqu'à 100 milliards de dollars de dette d'agences (Fannie Mae, Freddie Mac, FHLB), puis 500 milliards de titres adossés à des crédits hypothécaires (MBS) émis par ces mêmes agences. Elle crée en outre un TALF (Term Asset-Backed Securities Loan Facility) qui lui permettra de financer l'émission d'ABS (titrisations de prêts étudiants, crédits auto, cartes de crédit) pour 200 milliards.un pas supplémentaire« Ce faisant, la Fed fait un pas supplémentaire vers le financement direct du consommateur américain. En grossissant à peine le trait, on pourrait dire que la Fed octroie du crédit à l'économie, en remplacement des banques commerciales », souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo. Si, à terme, une telle évolution ne manquera pas de poser quelques problèmes, dans l'immédiat, le marché hypothécaire a salué l'annonce de la Fed. « C'est la première bonne nouvelle depuis longtemps pour les ménages américains », estime Antoine Brunet, responsable d'AB Marchés. Et pour cause : les taux hypothécaires à 30 ans ont baissé de 6,38 % mardi à 5,50 % hier.92,133 mm x 51 mm H
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.