Le « tigre » s'épuise dans la crise politique

L'image du « pays du sourire » et la réputation d'hospitalité qui ont fait la fortune touristique de la Thaïlande sont sérieusement malmenées, avec ses deux aéroports paralysés par des manifestants armés de barres de fer et la tournure violente qu'ont pris les événements ces derniers jours.Aucune issue ne semble en vue à court terme, car le principal parti d'opposition, l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), à l'origine des troubles, ne cherche qu'à provoquer une intervention de l'armée.Le climat économique commence aussi à se détériorer. La croissance du produit intérieur brut (PIB) au cours du troisième trimestre de cette année a atteint 4 %, contre 5,3 % au deuxième trimestre, en raison d'un ralentissement de la production industrielle et de la construction immobilière. Sur l'ensemble de l'année, la croissance devrait se situer entre 4 % et 4,5 %, car une amélioration au quatrième trimestre est peu probable. Pour 2009, les prévisions oscillent entre 2,5 et 3 %. La Thaïlande, qui avait jusqu'à présent plutôt bien résisté à la crise des subprimes en raison de la faible exposition des banques thaïlandaises, fait les frais d'une interminable crise politique.Selon Kenneth Mays, du Burmrungrad Hospital (soins haut de gamme pour étrangers), « le recul est sensible au niveau de notre clientèle en provenance de l'Europe et des États-Unis. Chaque fois que la crise politique envahit les médias, les conséquences sont immédiates sur le secteur touristique. » Le Japon, premier investisseur étranger en Thaïlande, a mis en sommeil plus de la moitié de ses projets depuis le début de l'année, reflétant une méfiance croissante des investisseurs.Plans de licenciementsMais la cause de ce ralentissement est aussi à chercher du côté des exportations, qui représentent près de 70 % du PIB. Nikon, General Motors et Toyota ont déjà annoncé des réductions d'effectifs dans leurs usines de Thaïlande, invoquant une conséquence directe des réductions de commandes à l'exportation.Le secteur du tourisme s'attend aussi à une baisse de ses recettes de 10 à 15 % environ et la plupart des hôtels affichent des taux de réservation en recul de 15 à 20 % par rapport à l'année précédente. Apichart Sankary, président de l'Association of Thai Travel Agents (ATTA), a déclaré hier matin que les troubles politiques auraient des conséquences sur le tourisme, qui est selon lui « en danger de mort ». 15 %C'est le pourcentage de pertes de recettes que s'attend à subir le secteur du tourisme.
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