IMS fait l'objet d'une prise de contrôle rampante de Jacquet Metals. Quelle est votre position aujourd'hui??Après être monté au capital de notre groupe jusqu'à hauteur de 25 %, et avoir déclaré vouloir changer la stratégie de la société sans annoncer vouloir lancer une OPA, le patron de Jacquet Metals divulgue sur Internet des propos injurieux à notre encontre. Il orchestre une campagne de désinformation et de dénigrement susceptible de déstabiliser tous nos interlocuteurs, des clients à nos salariés. On ne peut laisser perdurer de telles insinuations dont les conséquences pour l'entreprise pourraient être graves. Je tiens à rappeler que, dès l'automne 2008, le conseil de surveillance a demandé au directoire de rencontrer Éric Jacquet et ses conseils. Il est ressorti des différents contacts qu'il n'y a pas de synergies industrielles entre les deux sociétés. Il n'y a aucune raison de changer une stratégie, qui a prouvé depuis plus de trois ans son efficacité, pour faire d'IMS un leader européen de la distribution d'aciers spéciaux.Quels sont vos moyens de pression face à cette attitude de la part de Jacquet Metals??Si Éric Jacquet veut changer la stratégie du groupe et faire comme bon lui semble, il doit pour cela s'en donner les moyens et prendre le contrôle d'IMS en offrant à l'ensemble des actionnaires une prime reflétant la valeur réelle du groupe. Or, il a indiqué publiquement que cela n'était pas son intention. En outre, avec une capitalisation boursière d'environ 70 millions d'euros et un endettement élevé estimé à 58 millions d'euros, il n'a pas les moyens à lui seul d'une prise de contrôle. Le bilan d'IMS parle pour lui-même. Depuis la mise en place d'une nouvelle stratégie amorcée en 2005, IMS a augmenté ses volumes d'environ 450.000 à 650.000 tonnes et multiplié son chiffre d'affaires et son résultat net par deux. En tant que président du conseil de surveillance d'IMS, je ne laisserai donc pas Éric Jacquet utiliser les actifs et cash-flows du groupe IMS pour résoudre ses propres déséquilibres financiers.En resterez-vous là??Soyons clairs, je n'ai pas d'opposition à l'arrivée d'un actionnaire majoritaire au capital d'IMS si cela se passe dans la transparence et se traduit par une offre à tous les actionnaires à un prix reflétant les performances réelles de l'entreprise. Quant à la forme, je ne peux accepter les moyens outranciers employés, qui visent à atteindre la confiance des salariés dans leur société et fausser la perception des performances réelles d'IMS. Propos recueillis par Pascale Besses-Boumard

latribune.fr

09 Févr 2009, 15:30

Partager :