Le gouvernement va accélérer l'équipement des laboratoires

Ce ne sont plus 273 millions d'euros mais 319 millions qui vont tomber dans l'escarcelle des « très grandes infrastructures de recherche » (TGIR). Cette augmentation de 17 % s'inscrit dans le cadre du plan de relance de l'économie qui prévoit une rallonge de 730 millions d'euros pour l'enseignement supérieur et la recherche. Patrick Devedjan, ministre en charge de la mise en ?uvre du plan de relance, et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en ont décliné les grandes lignes hier à l'occasion d'un déplacement au Synchrotron Soleil (centre de recherche dédié à l'exploration de la matière) sur le plateau de Saclay (Essonne).Le choix de ce lieu n'est pas anodin. Le plateau de Saclay a été choisi pour devenir la « Silicon Valley » à la française d'ici dix ou quinze ans. Quant au Synchrotron Soleil, il a défrayé la chronique fin 2008. Le CNRS et le CEA avaient alors décidé de réduire leur participation de 28 millions d'euros sur 2008-2011, ce qui hypothéquait la poursuite de son programme scientifique et sous-entendait surtout un désengagement financier de l'État. Depuis, les deux organismes publics de recherche ont révisé leur programmation. Et les subsides supplémentaires du plan de relance vont permettre d'accélérer sa phase II : il va bénéficier des 14 millions d'euros accordés hier aux infrastructures dites « de services », dont le budget 2009 va ainsi atteindre 48,2 millions d'euros (portés par le CNRS et le CEA). Autres bénéficiaires du plan de relance, le calcul intensif (7,8 millions), la physique de la matière, dont le Cern (10,3 millions), Iter (5 millions), Neurospin (2 millions), les technologies de l'information avec notamment Renater (2 millions) mais aussi la flotte océanographique qui va recevoir 4,7 millions portés en partie par l'Ifremer.Pour le gouvernement, il s'agit d'un cercle vertueux, les TGIR bénéficiant tant à la recherche publique qu'aux entreprises de haute technologie et au BTP. Patrick Devedjan a précisé que cette rallonge ne consistait pas en nouveaux subsides mais en une accélération d'investissements « qui devaient avoir lieu ». Le plan de relance doit permettre de «tenir les délais » voire de «rattraper des retards ». Il sera demandé en juin un « état des dépenses de ces crédits », a précisé Valérie Pécresse. « mépris » Échaudés par le discours de Nicolas Sarkozy jeudi dernier, jugé très « méprisant » les syndicats de chercheurs, mobilisés sur leur statut et le devenir du CNRS, minimisent cette annonce. « On n'y associe pas les moyens humains nécessaires », estime Jean Fabbri, le secrétaire général du Snesup-FSU, rappelant le millier d'emplois supprimés dans le budget 2009 de l'enseignement supérieur et la recherche. C. J.
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