La Turquie proche d'un accord avec le FMI

La Turquie et le Fonds monétaire international (FMI) se disent en bonne voie de conclure un accord. Après deux semaines de discussions, la délégation du FMI s'apprêtait à quitter hier Ankara après « avoir trouvé un consensus sur de nombreuses lignes générales ». D'après le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, les discussions se poursuivront lors du sommet de Davos et plus officiellement dans dix jours, avec comme objectif de trouver un accord pour remplacer le prêt de 10 milliards de dollars venu à échéance en mai et « compléter les travaux de réformes structurelles à moyen et long terme ».L'avancée de ces négociations satisfait en partie les milieux économiques turcs qui insistent depuis plusieurs mois pour que la Turquie retrouve un fort ancrage économique international, par le biais du FMI et de l'Union européenne. Mais, sur le fond, ils restent inquiets et critiques envers le gouvernement, qui, contrairement à la Banque mondiale, à l'OCDE et à la banque centrale turque, n'a pas revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009 (4 %).Baisse des exportations« Le gouvernement a d'abord nié la crise », a reproché Mustafa Koç, de la puissante union patronale Tusiad. « Il a préféré prendre des mesures solitaires et vagues et a reporté un accord avec le FMI autant qu'il a pu au lieu de préparer un fort paquet financier. » Routes, canalisations : le gouvernement multiplie les dépenses à deux mois d'élections municipales importantes et répugne à resserrer les cordons de la bourse comme le lui demande le FMI. Pourtant, en quelques mois, l'ensemble des voyants de l'économie turque est passé au rouge. Au dernier trimestre, la croissance a atteint son plus bas niveau depuis six ans (0,5 %). La production industrielle a chuté de 13,9 % en novembre et les exportations ont plongé de 17,5 % notamment en direction de l'UE (? 31,9 % en novembre) premier marché pour la Turquie. L'inflation, qui avait réussi à passer en dessous de la barre des 10 %, est repassée à deux chiffres tout comme le chômage (10,9 % au dernier trimestre 2008). Enfin, le déficit budgétaire avant paiement des intérêts a plus que triplé en décembre. Seul le secteur financier semble tirer son épingle du jeu, du fait entre autres de son sous-développement.
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