En Italie, des mesures limitées aux très pauvres

« Je voulais juste savoir s'ils vont créditer ma carte de 40 euros, car maintenant elle est vide. » Quand Carmela, retraitée du quartier populaire de Milan, Quarto Oggiaro, dit « ils », elle parle du gouvernement qui lui a accordé le mois dernier, comme à 423.867 autres Italiens, une « carte d'achat », une carte de crédit communément baptisée « social card » pour payer ses achats. La vieille dame est venue réclamer au petit bureau de l'Acli (Association chrétienne des travailleurs italiens) les 40 euros, crédités sur cette carte, promis mensuellement par le gouvernement Berlusconi aux plus démunis. Carmela a déjà utilisé pour ses dépenses courantes ? essentiellement des produits d'alimentation ? les 120 euros versés pour le dernier trimestre de 2008. Les autres bénéficiaires ont, eux, tendance à épargner cette aide, malgré leurs très faibles revenus, 55 % de l'aide versée n'ayant pas encore été dépensés à la mi-janvier.Pour obtenir cette « social card », réservée aux retraités et aux couples ayant un enfant de moins de 3 ans, Carmela a suivi un véritable parcours du combattant : produisant une dizaine de documents, attestant que sa retraite est inférieure à 666 euros, remplissant un formulaire et le remettant à un bureau de poste. « Il serait plus simple d'augmenter directement ma retraite », juge-t-elle, dépitée de ne pouvoir se renseigner. Mais elle a déjà eu la « chance » de voir sa carte « chargée »?: plus de 150.000 personnes ont reçu la « social card », mais elle ne sera jamais créditée du moindre euro car leurs revenus mensuels dépassent 500 euros. Les autres personnes qui envahissent le bureau d'aide de l'Acli sont, elles, venues pour réclamer le « bonus famille », une prime unique réservée aux foyers les plus pauvres votée hier par le Sénat italien et d'un coût total de 2,4 milliards d'euros. C'est la principale mesure de la loi « anticrise » et ses 5,6 milliards d'aide à l'économie, financée par l'augmentation de divers impôts. « Je n'ai pas droit à la ?social card?, car mon fils a 7 ans et pourtant je suis au chômage depuis six mois sans indemnité et avec une personne âgée à ma charge », raconte, amère, Barbara. Aussi, elle espère bénéficier de ce bonus famille moins restrictif (soit 200 euros pour une personne percevant au plus 1.250 euros par mois, 300 euros pour un couple gagnant au maximum 1.416 euros mensuels). FrustrationDiana, chômeuse elle aussi recalée pour la « social card » bien qu'elle ne perçoive aucune aide sociale, vient aussi s'informer sur la prime famille. La « social card » a beaucoup déçu?: lancée avec force publicité par le cabinet Berlusconi, « 70 % à 80 % des personnes qui sont venues chez nous pour l'obtenir n'y ont pas droit », engendrant une grande frustration, explique Alessio Corti, responsable de l'Acli à Milan. Or « la situation économique de nombreuses personnes se détériore », avertit-il. Frank Paul Weber, à Mil
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