Le conflit

Ils se sont rencontrés une bonne partie de la journée d'hier après une manifestation la veille. Et ils se retrouveront mardi avec des chances d'aboutir rapidement, mais sans doute pas avant la manifestation convoquée pour le 5 mars. Entre Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur, les présidents d'université et une partie des syndicats d'enseignants-chercheurs, le courant est rétabli. Même si le principal d'entre eux, le Snesup-FSU, ainsi que les coordinations Sauvons la recherche et Sauvons l'université n'ont pas voulu participer à la rencontre. Il n'empêche, le projet de décret définissant un nouveau statut pour les enseignants-chercheurs, qui a mis le feu aux poudres, sera retiré pour faire place à une autre mouture du texte, beaucoup plus consensuelle.les grandes lignesLa porte de sortie du conflit avait été entrouverte dès le 5 février par le président de la République, lors de son intervention télévisée. Si le principe de l'évaluation des enseignants-chercheurs restait à ses yeux intangible, les modalités pratiques de celle-ci pouvaient être discutées. Cette perche n'avait pas, loin s'en faut, mis un terme à la grogne universitaire, qui dépasse la seule question des enseignants-chercheurs. La nomination par Valérie Pécresse d'une médiatrice chargée de rapprocher les points de vue entre le ministère et les syndicats n'avait pas été jusque-là concluante.Mercredi, après avoir rencontré les présidents d'université, François Fillon a fait un nouveau pas en annonçant que le décret litigieux serait carrément remis à plat. Hier, Valérie Pécresse a donc dévoilé les grandes lignes du nouveau projet, qui sera discuté la semaine prochaine. Celui-ci réaffirmera le principe d'une évaluation nationale par disciplines sans intervention du président de l'université. C'est au vu de cette évaluation nationale que l'enseignant-chercheur se verra accorder des indemnités et des primes. Un service de 1.607 heures de travail par an sera institué avec un minimum d'heures de cours et de recherche à définir. Mais l'accord de l'intéressé pour définir ses heures respectives d'enseignement et de recherche sera nécessaire. Dans la version initiale, le président de l'université pouvait imposer l'emploi du temps qu'il jugeait utile pour l'établissement.loi d'autonomie En revanche, la question de l'avancement et des promotions des enseignants-chercheurs reste en suspens. La ministre souhaiterait conserver aux présidents d'université une part du choix afin de maintenir l'esprit de sa loi d'autonomie des établissements.?Visiblement, le sujet fait problème avec les représentants des enseignants-chercheurs.Pour sortir de la crise, le Premier ministre s'est aussi engagé à ce qu'il n'y ait aucune suppression de postes en 2010 et 2011, contrairement à la position inflexible de l'Élysée sur ce point jusque-là. Les 450 suppressions prévues dans le budget 2009 seront tout de même maintenues, mais Matignon s'engage à ce que les économies réalisées (12 millions d'euros) soient affectées aux universités les années suivantes.Fillon a également demandé à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos, le ministre de l'Éducation nationale, d'examiner la possibilité de mettre des enseignants du secondaire à la disposition des universités. Fillon a enfin promis « une formation complémentaire » aux futurs enseignants en échange de l'obligation désormais faite ? et qu'ils contestent ? de passer un mastère d'enseignement. n
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