à Bâle, l'horlogerie s'enrhume et cherche des remèdes

Cette année encore la grande foire de l'horlogerie-joaillerie, qui a ouvert ses portes jeudi dernier pour une semaine à Bâle, est l'occasion pour plus de 2.000 exposants issus de 45 pays d'étaler leurs dernières folies horlogères à 20.000, 50.000, voire 200.000 euros. Mais dans ce monde de mâles habitués à comparer la taille et le poids de leurs joujoux d'acier ou d'or, la testostérone semble avoir baissé d'un cran par rapport aux années précédentes. La tonalité a été donnée dès le discours d'ouverture des présidents du salon. « Nos branches ont été touchées très directement par le ralentissement économique mondial », a déclaré le président du comité des exposants, Jacques Duchêne.Et même si le patron de Swatch, Nicolas Hayek, prédit une moindre décroissance des ventes dès mars et une année 2009 en croissance de 2 à 4 %, les chiffres de février (? 22,4 % en valeur et ? 28 % en volume) confirment l'ampleur du retournement de conjoncture. « Nous avons connu cinq ans de croissance fabuleuse, maintenant c'est l'inverse », constate froidement le président de la Fédération de l'industrie horlogère suisse, Jean-Daniel Pasche.Du coup, sur les stands à la décoration encore très bling-bling, les félicitations font place aux petits règlements de comptes. Les mesures de chômage partiel ou total engagées dans les grandes maisons, de Richemont (Cartier, Roger Dubuis, Jaeger Lecoutre) à LVMH (Zenith) en passant par Movado ou Chopard, sont montrées du doigt. « C'est un mauvais signe adressé au marché et un manque de correction pour ces maisons, qui ont une assise financière solide », estime le président de Tissot, Francois Thiébaud. Rolex est une fois encore désigné quasi unanimement par ses concurrents pour la pression qu'il est supposé exercer sur ses détaillants afin d'écouler sa marchandise. « Que des ragots de jaloux, estime le directeur général de Rolex France, Philippe Schaeffer. Je fais simplement attention à ce que notre place en vitrine reflète la part des ventes effectuée dans les boutiques. » Enfin, tous se félicitent de l'effet coup de balai de la crise. « Seules les marques solides vont se maintenir et toutes celles, peu légitimes ou trop extravagantes, disparaîtront », résume Gabriel Tortella, fondateur de « Tribune des arts ». concurrence accrueMais au-delà des médisances, chacun préfère surtout mettre en avant la supériorité de son modèle et lâche quelques astuces pour sortir du lot. Chez Dior, Laurence Nicolas met en avant sa montée en gamme, avec des prix moyens passés de 800 a 4.000 euros en cinq ans. « Nous ne sommes peut-être pas des horlogers légitimes mais notre liberté créative est totale », se félicite la directrice de la division montres. Plus pragmatique, le patron de Hublot, Jean-Claude Biver, explique qu'il sort d'une tournée internationale de ses clients avant le salon. « Il faut arrêter l'arrogance coloniale et aller vers eux, surtout quand les temps sont durs. » Tandis que chez Patek Philippe et Rolex, on met en avant la constance. La marque chère au président Sarkozy préfère ainsi remettre simplement ses anciens modèles au goût du jour, grâce à des cadrans plus larges et des formes plus arrondies. Ici, point de tourbillon ou de grandes complications mais des montres utiles qui donnent l'heure, la date, éventuellement quelques fuseaux horaires supplémentaires. « Nous sommes presque un produit de première nécessit頻, s'amuse le patron de Rolex.
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