Accenture accuse à son tour le coup

Accenture avait jusqu'à présent particulièrement bien résisté. Il s'était même payé le luxe, fin 2008, de relever son objectif de marge annuel à la fin de son premier trimestre fiscal. Mais le numéro 3 mondial du conseil et du service informatiques (après IBM et HP), a finalement été rattrapé par la conjoncture. Jeudi, le groupe a été contraint d'abaisser ses perspectives de croissance annuelle pour son exercice 2008-2009 dans une fourchette de 0 % à 4 %, contre un précédent objectif de 6 % à 10 %, sans toutefois toucher à son objectif de marge, élevé pour le secteur, d'au moins 13,4 %. « Dans cet environnement, les entreprises repensent leurs priorités. Elles cherchent des projets qui apporteront un retour sur investissement immédiat, reportent les projets importants de transformation », a résumé William Green, le directeur général du groupe.Sur son deuxième trimestre, Accenture a enregistré un chiffre d'affaires de 5,27 milliards de dollars, en recul de 6 % en dollars mais en hausse de 3 % en monnaies locales. Le groupe est en revanche parvenu à améliorer sa marge opérationnelle de 1,5 point, à 12,9 %.Le ralentissement a été particulièrement visible dans les activités de conseil, celles qui, en amont des nouveaux projets, font partie des investissements que les entreprises peuvent rapidement geler. Au deuxième trimestre, Accenture a enregistré une baisse de 1 % (en monnaies locales) de son chiffre d'affaires dans le conseil, à 3 milliards de dollars. Et surtout, le coup d'arrêt a été sévère sur les nouvelles commandes engrangées sur le trimestre, en recul de 17 % sur un an, à 3,14 milliards.L'infogérance résisteEn revanche, l'activité d'infogérance d'Accenture a montré ses qualités défensives, à l'heure où les entreprises externalisent la gestion de systèmes informatiques pour baisser leurs structures de coûts. Accenture compte à terme en tirer la moitié de son chiffre d'affaires, contre 40 % actuellement. L'activité permet de lisser un peu l'impact des cycles, grâce à ses contrats pluriannuels, et autorise un important recours à des ressources situées dans les pays à bas coût. Dans cette activité, le groupe a enregistré des ventes en hausse de 9 % sur le trimestre, à 2,24 milliards, et les prises de commandes ont également progressé, de 7 %. Sur la région France et Benelux, les performances ont été plus dynamiques qu'à l'échelle mondiale, avec une progression de 3 % du chiffre d'affaires du conseil et de 15 % pour l'infogérance, a précisé à « La Tribune » Christian Nibourel, président de la région.
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