Un PEA 100 % ISR chez Zebunet

Développer l'agriculture du Sud avec l'épargne du Nord : l'idée n'est pas nouvelle. Sa réalisation pèche souvent par utopisme si elle est fondée sur la charité : « Tout le monde a le dédain du don. Le donateur se considère comme charitable et son bénéficiaire se sent mépris頻, martèle Gérard Feldzer. Le conservateur du musée de l'Air et de l'Espace figure parmi les fondateurs, en 2001, de Zebunet, une ONG qui distribue des prêts en « bétail » à des paysans du tiers-monde. À charge pour ces derniers de rembourser leurs créanciers avec les fruits de leur capital.Huit ans plus tard, Zebunet regroupe plus de 2.200 « investisseurs » dans des projets de micro-élevage, via des PEA (Plan Épargne Animal), PEZ (Plan Épargne Zebu) et autres PEC (Plan Épargne Cochon), de 25 à 160 euros. Les têtes de bétail sont confiées à un paysan du Mékong, des hauts plateaux malgaches ou du Sahel, qui rembourse le prêt avec les revenus tirés de la vente de lait ou de viande. Et ça marche : l'ONG revendique 3.300 animaux financés via 2.600 crédits auprès de 1.625 paysans dans six pays. Et ce, avec un taux de défaut proche de zéro. échéancier réaliste« Les paysans sont soumis à une énorme pression sociale de leurs voisins. Et avant de leur confier un animal, nous nous sommes assurés de leur solvabilité et avons étudié avec eux un échéancier de remboursement réaliste. Les seuls échecs sont dus à la mort accidentelle de bêtes », insiste Violette Chevigné, coordinatrice de Zebunet. Mieux, en 2008, une vingtaine de PED (Plan Épargne Dromadaire) ont été souscrits par une entreprise comme cadeau de fin d'année. Pas un client n'a renvoyé son présent !« Sans une incitation fiscale forte, cela ne serait pas possible », admet Gérard Feldzer. Car, les sommes versées sur un plan, assimilées à un don, sont fiscalement déductibles à hauteur de 60 % de leur montant. De quoi faire oublier à l'investisseur qu'il ne reverra jamais son argent, changé dans des monnaies non convertibles. En définitive, cette contrainte permet de réinvestir sur place les intérêts perçus pour financer d'autres projets agricoles, respectueux de l'environnement et de nature à accroître la diversification des revenus des paysans : culture de fourrages, irrigation, etc. Et ainsi, réduire les rangs de l'exode rural et de l'émigration.Vincent Bussière
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