Sursis grâce aux convertibles

L'émission d'une obligation convertible par ArcelorMittal cette semaine constitue un événement à plus d'un titre. En premier lieu pour le sidérurgiste qui semble vouloir gagner du temps en choisissant cette voie alternative aux actions et aux obligations. Incité par les marchés de crédit à détendre son bilan, la pression sur l'action a baissé d'un cran comme en témoigne le reflux de 10 points de la volatilité implicite à 3 mois sur l'action depuis l'émission. Pourtant, le montant émis (1,25 milliard d'euros) reste modeste et ne règle pas le problème des « covenants » bancaires. Ceux-ci dépendent de l'Ebitda généré sur les prochains trimestres, justifiant que la prime de rendement exigée par les marchés de crédit baisse peu : ? 60 à 1.020 points de base sur les Credit Default Swaps 5 ans. Cependant, cette émission pourrait être une bonne réponse tactique à la pression des investisseurs en attendant que les nouvelles fondamentales s'améliorent avec la fin du destockage sur le marché de l'acier. Le cours d'émission (20,25 euros) est bien supérieur à celui d'une augmentation de capital à forte décote, dont la rumeur avait pénalisé le cours la semaine précédente. Par ailleurs, le coupon versé (7.25 % par an) est très inférieur à celui qui aurait été exigé sur une obligation classique. En second lieu, cet appel au marché est la première émission de convertible supérieure à 1 milliard d'euros depuis mai 2008. On comprend dés lors qu'elle fut sursouscrite 5 fois par les spécialistes de convertibles. Ces derniers, fonds dédiés et hedge funds, enregistrent de bonnes performances depuis le début de l'année (indice Tremont sur l'arbitrage de convertible en hausse de 6,5 %), particulièrement en relatif à celles des actions. Ces fonds voient revenir les souscriptions qui reconstruisent une demande pour les futures émissions, à l'instar d'une année 2003, deuxième meilleur millésime sur le marché primaire avec 37 milliards d'euros d'appels au marché. De quoi donner des idées à d'autres émetteurs cycliques? nPar Laurent Roussel, directeur général adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.
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