Rebond vengeur du dollar face aux grandes monnaies

Le dollar a pris une sacrée revanche vendredi sur l'armada internationale qui tout au long de la semaine avait contesté son statut de monnaie internationale, réclamant une alternative à son règne sur le système monétaire mondial.À la croisade contre le dollar menée par la Chine, la Russie et les principaux pays émergents, le billet vert a répondu par un sursaut presque aussi brutal qu'avait été sa déroute dans les jours suivant l'annonce du recours à l'arme de l'assouplissement quantitatif, via la création monétaire par la Réserve fédérale. En remontant de 1,3740 pour un euro à 1,33 et en s'appréciant face à toutes les grandes monnaies mondiales, le dollar, monnaie de la première puissance économique de la planète, a montré ses muscles et les acteurs du marché des changes ont prouvé la confiance qu'ils accordaient à la perspective de sortie de crise plus rapide des États-Unis que de leurs partenaires.Les statistiques diffusées tout au long de la semaine, notamment à la veille du week-end, témoignent déjà d'une éclaircie qui n'a lieu ni dans la zone euro, dont la production industrielle a connu une chute historique de 17 % en janvier, ni en Grande-Bretagne, dont la variation du PIB du quatrième trimestre a été révisée en baisse à -?1,6 % au lieu de l'estimation initiale de -?1,5 %, ni au Japon, qui flirte à nouveau avec la déflation.Rebond de consommationLes dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté en février pour le deuxième mois de suite, gagnant 0,2 %, après une hausse révisée de 0,6 % à 1 % en janvier. En recul pendant les six derniers mois de 2008, les dépenses de consommation avaient fortement contribué à la chute du PIB des États-Unis au cours des deux derniers trimestres de l'année écoulée, alors qu'elles assurent en temps normal environ les deux tiers de la croissance des États-Unis. Principal moteur de l'expansion américaine, leur contribution est en passe de redevenir positive. S'ajoutant aux balbutiements de reprise dans l'immobilier, le réveil de la consommation est l'indice qu'attendaient Jeffrey Lacker, le président de la Banque de réserve de Richmond, et son homologue de Minneapolis, Gary Stern, pour étayer leur confiance en une prochaine sortie de crise. Assuré que son statut de monnaie de référence ne sera même pas écorné lors de la réunion du G20 qui se déroule le 2 avril à Londres, le dollar pourrait reprendre sa trajectoire ascendante. Et tirer les dividendes du volontarisme de l'équipe américaine au pouvoir, que le marché avait initialement boudé. Car ce sont deux plans capitaux pour l'avenir du système financier des États-Unis, et avec eux du dollar, qui ont été présentés la semaine dernière par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner. L'un à court terme, portant sur l'organisation par le Trésor du rachat des actifs toxiques qui plombent le bilan des banques depuis l'explosion de la crise des surprimes. L'autre à long terme, qui vise à réformer la régulation financière aux États-Unis.
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