Qualcomm solde ses litiges pour préserver son modèle

La somme est de taille : 891 millions de dollars. Mais c'était le prix à payer par Qualcomm pour régler à l'amiable avec Broadcom un différend qui empoisonnait son activité depuis près de quatre ans. Et qui menaçait sérieusement son modèle économique. Le premier fabricant mondial de puces pour téléphones mobiles versera cette somme à son concurrent en plusieurs tranches, dont une première de 200 millions de dollars dès le mois de juin. En échange, Broadcom, qui avait remporté la plupart des manches devant les tribunaux, va retirer les actions entreprises auprès des autorités américaine, européenne et coréenne. Les deux groupes américains se disputaient l'exploitation de plusieurs brevets.Le provisionnement de la somme explique les 289 millions de dollars de pertes du second trimestre 2008-2009 de Qualcomm, contre un bénéfice de 766 millions de dollars un an auparavant. Mais avec 14 milliards de dollars dans ses caisses à la fin du mois de mars, le fabricant de puces a largement les moyens de faire face à cette dépense exceptionnelle.investisseurs soulagésLa nouvelle de l'accord à l'amiable a été reçue comme un véritable soulagement par les investisseurs. D'une part, elle va permettre à Qualcomm d'économiser la centaine de millions de dollars qu'il dépensait chaque année pour se défendre. Surtout, elle lève la menace qui pesait sur le modèle économique du groupe de San Diego. Le fabricant de puces tire en effet près de 40 % de ses revenus de l'exploitation par des tiers de licences de ses quelque 6.000 brevets. Soit 954 millions de dollars au deuxième trimestre 2008-2009 sur un chiffre d'affaires total de 2,45 milliards. Le tout avec un taux de marge opérationnelle de... 88 % !L'été dernier, Qualcomm avait déjà réglé à l'amiable un litige avec Nokia, le premier fabricant mondial de téléphones mobiles, portant également sur l'utilisation de brevets. Nokia avait accepté de verser 1,7 milliard d'euros au groupe américain et signé en échange un accord commercial d'une durée de quinze ans avec le fabricant de puces, à des conditions tarifaires plus avantageuses. Le règlement du litige avec Broadcom fait donc disparaître le dernier risque juridique de taille qui pesait sur Qualcomm. « À un moment où l'industrie de la téléphonie mobile doit se concentrer sur les avancées, cet accord lève des incertitudes pour Qualcomm et ses clients », a reconnu Paul Jacobs, le PDG de Qualcomm. Un accord qui tombe bien. Car si le groupe américain résiste assez bien à la crise actuelle, avec une prévision de chiffre d'affaires annuel relevée entre 9,85 et 10,25 milliards de dollars, soit environ 500 millions de plus qu'auparavant, il doit malgré tout affronter la période la plus difficile depuis 2000 pour toute l'industrie. Selon le cabinet IDC, les ventes mondiales de téléphones mobiles pourraient chuter de 8,3 % cette année.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.