Logique de l'élargissementIl y

Logique de l'élargissementIl y aura cinq ans le 1er mai, dix pays européens d'un coup « entraient en Europe ». Première phrase, première complication : l'Europe géographique et l'Europe politique ne coïncident pas. Enfin, elles ne coïncidaient pas au début de l'aventure, en 1958. Depuis, les deux cartes ont eu tendance à se recouvrir de plus en plus. Car l'Europe politique est un corps en expansion. La preuve, en cinquante ans, elle s'est agrandie à six reprises. Tous les huit ans, en moyenne. Et, à chaque fois, l'élargissement s'est accompagné de grincements de dents. Car, ne l'oublions pas, l'unification européenne a consisté à mettre ensemble des pays qui avaient passé l'essentiel de leur histoire à se combattre. Leur détestation réciproque, sublimée, s'est révélée le plus solide des ciments. Déjà, l'affaire a commencé entre les pires ennemis qui fussent alors, l'Allemagne et la France, avec quatre autres compères (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et Italie) tout aussi traumatisés et remplis de griefs. Cependant, l'esprit de réconciliation insufflé par la mouvance démocrate-chrétienne ? l'internationale blanche, bien moins connue que les rouges ? présida au lancement de l'entreprise. L'ensemble « carolingien » de 1958 était assez simple : mi-germain, mi-latin. Dès 1973, l'arrivée de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et du Danemark apportait dans la marmite de nouvelles saveurs : du Commonwealth, du celtisme, de la Scandinavie. La Grèce, en 1981 : de l'orthodoxie. L'Espagne et le Portugal, en 1986 : des arrière-mondes ibérophones, des agricultures méridionales et des pauvres. L'Autriche, la Suède et la Finlande, en 1995 : des neutres. Enfin, en 2004, une grosse ration de post-communisme avec huit pays issus du bloc soviétique (rejoints par Roumanie en Bulgarie en 2007) plus deux îles méditerranéennes. Tout ça crissant et grognant, plein de peurs et de conflits. En toute logique européenne, chaque nouvel arrivant veut embarquer son pire voisin. Pour cette excellente raison, malgré les réticences actuelles, il y aura d'autres é[email protected]
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