Crise  : le tiers

chronique des tauxLa crise continuera à frapper l'économie mondiale jusqu'à ce que les déséquilibres soient résorbés, et en premier lieu les déficits des balances commerciales. Jusqu'à l'été dernier, on espérait que le rééquilibrage se fasse « par le haut », c'est-à-dire avec une hausse de la consommation en Chine et une hausse de la production aux États-Unis. On est passé au scénario du rééquilibrage « par le bas ». Dans les pays déficitaires, principalement aux États-Unis, la consommation baisse et l'épargne des ménages augmente, ce qui rééquilibre peu à peu la balance commerciale. Le déficit commercial américain n'était plus que de 26 milliards de dollars en février au lieu de 63 milliards en juillet dernier. Dans les pays excédentaires : Chine, Japon, Allemagne, entre autres, la consommation se maintient et la production stagne ou baisse. Ce rééquilibrage est très douloureux pour les entreprises industrielles du monde entier et pour les finances publiques de tous les pays, surtout pour celles des pays qui doivent réduire leur consommation (les recettes fiscales sont surtout assises sur la consommation). Nous pensons cependant que le rééquilibrage est loin d'être fini, car l'embellie du commerce extérieur américain est surtout due à une baisse, exagérée, du prix du pétrole. Entre juillet et février, le prix du pétrole importé est passé de 125 à 39 dollars le baril. La facture pétrolière est passée de 43 à 14 milliards de dollars. Mais si le pétrole vaut à nouveau un prix « normal », disons 80 dollars le baril, il faudra ajouter une quinzaine de milliards au déficit américain, qui avoisinera 40 milliards par mois. On n'a fait en réalité que le tiers du chemin. N'oublions pas en outre qu'à l'avenir, la balance commerciale américaine doit être non seulement équilibrée mais excédentaire, pour éponger peu à peu les dollars répandus à l'étranger. Pour les entreprises industrielles, les chiffres d'affaires vont donc rester à un niveau très bas. Quant aux finances publiques, ce n'est là aussi que le début de la crise. nle rééquilibrage est loin d'être fini, car l'embellie du commerce extérieur américain est surtout due à une baisse, exagérée, du prix du pétrole. Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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