L'Écureuil désavoue son conseil de surveillance

Ce n'est pas la nuit des longs couteaux, mais ça y ressemble. Réunis lundi à Paris pour désigner leurs représentants au conseil de surveillance de la Caisse nationale des Caisses d'Épargne (CNCE), l'organe central du groupe, les présidents de conseil d'orientation et de surveillance (COS) des 17 caisses régionales, qui représentent les sociétaires dans le système mutualiste, n'ont reconduit qu'un seul des 9 membres sortants (voir encadré et infographie). Première victime de cette hécatombe, le président du conseil sortant, Yves Hubert, ne siégera même pas au nouveau conseil, comme le révélait hier « Le Figaro ». Après l'élection de 8 membres au premier tour de scrutin, Yves Hubert, qui espérait décrocher le siège restant au second tour, n'a en effet récolté que 3 voix sur 17.Un cinglant désaveu qui tient à deux causes principales, analyse un président de COS. Primo, « Yves Hubert a payé le prix des dérapages passés de la CNCE, que son conseil n'a pas su empêcher ». Secundo, « il était à la man?uvre pendant la préparation du rapprochement avec les Banques Populaires, qui s'est mal terminé puisqu'il a fallu faire appel à l'État ». Pour un bon connaisseur du groupe, il a aussi « payé sa soumission au pouvoir en place », donc au nouveau patron du groupe, François Pérol. De fait, ces dernières semaines, il avait notamment épousé la position du management, qui espérait priver les représentants des sociétaires de la majorité au conseil de surveillance du futur ensemble à naître du rapprochement avec les Banques Populaires. Mais les députés en avaient finalement décidé autrement (« La Tribune » du 23 mai).sueurs froidesLe coup de tonnerre est d'autant plus fracassant qu'il remet en cause les arrangements négociés avec les Banques Populaires. Yves Hubert s'était en effet placé en position de prétendant naturel à la vice-présidence du conseil du futur ensemble, dont la présidence inaugurale est promise pour deux ans au patron des Banques Populaires, Philippe Dupont. Or il semble désormais acquis qu'Yves Hubert ne décrochera pas non plus de siège au conseil du futur ensemble, puisque celui-ci n'accueillera plus que cinq présidents de COS, au lieu des neuf actuels. De quoi donner des sueurs froides à Philippe Dupont, qui devra, à son tour, passer sous les fourches caudines de ses pairs des Banques Populaires pour espérer accéder, comme prévu, à la présidence du conseil de surveillance du futur organe central. La composition du nouveau conseil de surveillance de la CNCE issu du vote de lundi doit être validée ce matin par l'assemblée générale de la CNCE. On connaîtra donc en milieu de journée le nom du nouveau président du conseil de l'Écureuil. Président de la caisse Lorraine Champagne-Ardenne, Francis Henry fait figure de favori, du fait de ses liens étroits avec Guy Cottret, pilier du directoire de la CNCE, donc à la tête de puissants réseaux. Mais la vraie confrontation entre les tenants de la ligne « officielle », incarnée par François Pérol, et celle des partisans du contre-pouvoir n'aura lieu qu'après la fusion, en juillet, au moment de désigner les membres du conseil du nouvel organe central.
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