PSA et surtout Renault désindustrialisent la France

utomobileSemaine difficile pour l'automobile française. PSA et Renault devraient annoncer mercredi et jeudi respectivement des résultats financiers semestriels fort médiocres ? c'est le moins qu'on puisse dire ?, en ligne avec les chutes de 14 % et 16,5 % de leur chiffre d'affaires. L'équipementier Valeo affichera les siens mercredi soir et le manufacturier Michelin vendredi matin. C'est aussi en fin de semaine que le CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles) doit publier de très mauvais chiffres de production pour l'industrie française sur les six premiers mois.La crise, qui s'ajoute à la délocalisation accélérée des petites voitures notamment chez Renault, entraîne en effet une chute sans précédent des fabrications en France. L'Hexagone est en voie de sous-industrialisation automobile massive. Au premier trimestre, la production hexagonale de PSA a chuté de 44 %, celle de Renault de 55 %, celle des poids lourds de Renault Trucks (filiale de Volvo) de 62 % ! Renault ne produit plus que le quart de ses voitures dans l'Hexagone, PSA 42 %. Logique : l'entrée de gamme Renault repose aujourd'hui pour une bonne part sur des modèles étrangers (Dacia roumaines, Twingo slovène, Modus espagnole, break Clio turc, Mégane espagnole). Et, comme la gamme supérieure fabriquée à Sandouville (Seine-Maritime) est un échec, Renault ne compte plus en France que sur ses Clio berlines (Flins), Scénic (Douai), Kangoo (Maubeuge). Chez PSA, les 107 et C1 d'entrée de gamme sont assemblées en République tchèque, une partie des Peugeot 207 et toutes les Citroën C3 Picasso en Slovaquie. Heureusement, les Peugeot 206 + et une partie des 207 demeurent en France. La petite Citroën C3 reste en région parisienne (Aulnay et Poissy), en compagnie de son futur dérivé luxueux DS3.impactsConséquence : la production de PSA au premier trimestre 2009 en France, pour les seules voitures particulières, représente la moitié à peine de ce qu'elle était en 2005, celle de Renault moins du tiers. Les volumes de fabrication de voitures des deux constructeurs sont repassés l'an passé sous la barre des 2 millions dans l'Hexagone, pour la première fois depuis quarante ans. Ils ont atteint 1.757.800 unités, soit le niveau de? 1968.Cette « désertification » entraîne à son tour de grandes difficultés chez les équipementiers. Faute de débouchés, les usines ferment chez Plastic Omnium, Continental, Johnson Controls, Molex, Lear? Les effectifs de l'industrie équipementière devraient du coup redescendre cette année sous la barre des 100.000 personnes en France, contre 114.000 il y a un an. Alain-Gabriel Verdevoye
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