Le Royaume-Uni prêt à négocier avec les talibans

AfghanistanUne solution en Afghanistan passera par la négociation avec les talibans, selon David Miliband, le ministre britannique des Affaires étrangères. Lors d'un discours à l'Otan hier, il a appelé à « diviser » les talibans, via un processus de « réintégration et [de] réconciliation ».Cet appel se déroule sur fond de fortes difficultés sur le terrain, l'armée britannique connaissant actuellement sa pire période en Afghanistan en huit ans de présence, avec 20 morts en un mois. Au total, 189 soldats britanniques sont décédés en Afghanistan, dépassant le bilan irakien.L'appel à une négociation avec les talibans n'est pas tout à fait nouveau. Depuis l'automne dernier, des discussions discrètes se déroulent en Arabie Saoudite entre le gouvernement afghan et les leaders talibans. Mais en choisissant de mettre publiquement l'accent sur le sujet, les Britanniques soulignent un changement de tactique. Alors que les négociations étaient souvent présentées comme une alternative à l'offensive militaire, elles sont désormais considérées comme complémentaires : il s'agit d'accroître la pression militaire tout en tendant la main à l'assaillant. « Ces gens [les talibans, Ndlr] doivent voir le danger de rester des combattants, mais aussi savoir qu'ils seront protégés de leurs anciens alliés s'ils déposent les armes », explique David Miliband.9.000 soldatsC'est dans cette logique que l'opération « Griffe de panthère » a été lancée au début du mois dans la province du Helmand, au sud de l'Afghanistan. L'objectif des troupes britanniques est de rétablir les liaisons routières entre les grandes villes, afin de permettre aux programmes de reconstruction de se mettre en place. « Les efforts de nos soldats dans la province du Helmand ont été tout simplement héroïques », a déclaré hier le Premier ministre, Gordon Brown, au quotidien « Evening Standard ». « Le coût humain est dramatique, mais tout cela n'a pas été vain. » Plus de 9.000 soldats britanniques sont actuellement déployés en Afghanistan, principalement dans le Helmand, la province la plus violente du pays.Mais les négociations avec les talibans risquent d'être difficiles. D'abord, parce que le président afghan lui-même, Hamid Karzaï, hésite à entamer des discussions au plus haut niveau, particulièrement à un mois de l'élection présidentielle. Ensuite, parce que le gouvernement de Gordon Brown est soumis à une pression politique importante au Royaume-Uni, récemment alimentée par une polémique née du manque d'hélicoptères et d'équipements adéquats de l'armée en Afghanistan.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.