GDF Suez tente d'éviter une baisse des prix du gaz en France

énergieLes tarifs réglementés du gaz en France restent décidément un sujet épineux pour GDF Suez. En présentant hier ses résultats semestriels, Gérard Mestrallet, PDG du numéro un européen de l'énergie, a radicalement refusé de s'exprimer sur la demande de mouvement tarifaire qu'il va pourtant présenter dans les jours qui viennent au gouvernement. « Il est trop tôt pour le dire. Nous rentrons de vacances », a-t-il botté en touche.Il est vrai que le sujet est embarrassant pour le groupe. Si la formule en vigueur pour calculer le tarif réglementé du gaz pour les particuliers était strictement appliquée, il faudrait, au 1er octobre, baisser légèrement ces tarifs, pour refléter le recul des prix du pétrole. C'était déjà le cas au 1er juillet. Les tarifs réglementés en France sont actualisés tous les trois mois et sont, en principe, indexés sur l'évolution des prix des hydrocarbures sur les six derniers mois, avec un décalage d'un mois.En pratique, cette réévaluation est, la plupart du temps, revue à la baisse par le gouvernement, qui a le dernier mot sur ces tarifs. GDF Suez chiffre ainsi à près de 2 milliards d'euros son manque à gagner depuis la fin 2004 en raison de tarifs trop bas. Depuis avril dernier, la donne a changé. Le nouvel ensemble GDF Suez semble trouver une meilleure oreille auprès du gouvernement que le seul Gaz de France, détenu pourtant à 80 % par l'État.manque à gagnerEn avril 2009, GDF Suez a été autorisé à procéder à une baisse de 11 %, inférieure de quelques points à la décrue réelle. C'est la première fois depuis cinq ans que le groupe affirme avoir pu couvrir ses coûts d'approvisionnement (voir graphique), après avoir « perdu » 363 millions d'euros au premier trimestre 2009. Et il compte profiter de la poursuite du recul du baril pour rattraper une partie de ce manque à gagner. « Nous n'allons pas pouvoir récupérer la totalité de cette perte », a déclaré hier Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez, estimant être en mesure d'en recouvrer tout de même entre 50 et 65 %, soit entre 180 et 235 millions d'euros.Après avoir convaincu en juin les pouvoirs publics de ne pas répercuter la baisse des hydrocarbures, GDF Suez compte sur la même mansuétude cet automne. En utilisant au passage le même argument : une non-diminution permet d'atténuer l'augmentation qui ne manquera pas de suivre, quand le pétrole repartira à la hausse. La CGT demande une baisse des prix du gaz « d'au moins 10 % avant l'hiver » (période pendant laquelle GDF Suez vend 70 % de son gaz) et la mise en place d'une commission de transparence sur les prix.
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