« De la fibre optique sur tout le territoire »

Interview : michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoireQu'est-ce que la fracture numérique ?Les Français ont besoin d'eau, d'électricité? et du numérique. L'accès aux services numériques est désormais considéré comme indispensable. Dans un monde où les standards de vie sont partout les mêmes, nous désirons le meilleur du numérique, que l'on habite au centre de Paris ou en milieu rural. Il faut donc une égalité d'accès à ces services.Quel est le meilleur moyen de combler cette fracture ?Mon objectif est d'avoir d'ici dix ans un réseau en fibre optique déployé sur tout le territoire. Les alternatives à la fibre optique [ADSL, câble, satellite, Wimax et LTE, Ndlr] pourront servir dans un premier temps. Mais au final, il devra y avoir du très haut débit pour tous. Le développement de nouveaux services mais aussi la formation à ces nouveaux usages numériques constituent un défi, notamment pour les personnes les plus âgées.Quel rôle doit jouer l'État ?L'État a un rôle à jouer, aux côtés des collectivités locales, ne serait-ce que pour assurer une équité entre les territoires, qui ne sont pas tous au même niveau d'équipement et n'ont pas les mêmes moyens. C'est la raison pour laquelle je soutiens la proposition de loi Pintat sur la réduction de la fracture numérique votée par le Sénat en juillet.Cette proposition de loi prévoit la création d'un fonds d'aménagement numérique, mais ne précise pas son financement?J'ai confié une étude à la Délégation interministrielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT), afin de déterminer plus précisément le coût et les modalités d'un maillage du territoire en fibre optique et de dégager des pistes de financement. J'en attends les conclusions à l'automne. Rien n'est donc arrêté. Je suis très favorable à ce qu'une partie du grand emprunt soit affectée au très haut débit. Les fonds structurels européens pourraient également être utilisés davantage. En revanche, nous n'envisageons pas de créer de nouveaux prélèvements. Le passage de l'analogique au numérique dans la télévision ne créera-t-il pas de nouvelles disparités ?Le gouvernement est très attentif à ce que ce passage ne provoque pas une nouvelle fracture numérique. La loi prévoit un minimum de desserte par voie hertzienne de 95 % de la population à l'échelle nationale. Le CSA a introduit un minimum de 91 % à l'échelon départemental. Par ailleurs, la loi de 2007 a créé un fonds pour aider les foyers les plus modestes, déjà exonérés de la redevance, à s'équiper en moyens de réception numérique. En juillet, le Premier ministre a décidé que l'État aidera la moitié la plus modeste des personnes privées de TNT lors du passage de l'analogique au numérique. C'est un effort important. Nous discutons avec les collectivités pour voir comment aller au-delà.
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