Flux record de capitaux à Taiwan

Marchés émergentsL'annonce, hier, d'une possible venue du dalaï-lama à Taiwan va-t-elle remettre en cause la lune de miel de l'île avec la Chine ? Au sein de la communauté financière, peu veulent y croire. Même si Pékin a réagi vertement, en déclarant son « opposition résolue à cette visite?». «?Le gouvernement actuel est plus pragmatique en termes de gestion, et sait bien les bénéfices économiques et politiques qu'il peut tirer de son grand voisin », résume une stratège chez Nomura : « Sur les marchés, ce genre de nouvelles ne devrait pas avoir un grand impact, il pourrait tout au plus se traduire par des prises de bénéfices. » Taiwan a sans conteste gros à perdre dans un tel bras de fer. En l'espace d'une année, le rapprochement avec Pékin, rendu possible par l'élection en mai 2008 d'un gouvernement pro-chinois, a permis un retour sans précédent des capitaux taiwanais et étrangers dans le pays. « C'est du jamais-vu », estime Schive Chi, le président de la Bourse de Taipei. « Le réchauffement des relations avec Pékin mais aussi la mise en ?uvre d'une fiscalité plus avantageuse (notamment sur les droits de succession) ont encouragé les riches Taiwanais à rapatrier leurs capitaux et à investir en Bourse. » Entre octobre 2008 et juin dernier, plus de 27 milliards de dollars sont ainsi revenus sur l'île. Et une grande partie s'est retrouvée en Bourse, comme en atteste le bond de 46 % réalisé par l'indice Taiex cette année. Et ce, après une chute équivalente en 2008. Les investisseurs étrangers ont eux aussi réinvesti ce marché. Selon la Banque centrale, ils auraient racheté pour plus de 7 milliards de dollars d'actions locales au premier semestre. Un attrait que les autorités de marché cherchent très sérieusement à cultiver. Elles viennent, par exemple, d'autoriser cet été le lancement d'un premier fonds indiciel (ETF) taiwanais à la Bourse de Hong Kong. Pour améliorer l'attrait de leur place, elles multiplient également les mesures visant à assouplir les conditions d'introduction des groupes étrangers. En abaissant le seuil de capitalisation requis ou en allégeant le temps de traitement des dossiers. Les effets de ces réformes sont déjà visibles puisque dix-sept entreprises étrangères ont déposé une demande. Même si Taipei ambitionne d'en séduire au moins trente-cinq dans l'année...
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