La FSA prête à soutenir des taxes sur les banques

RégulationLa City serait-elle tombée sur la tête ? Son gendarme, le président de la Financial Services Authority (FSA), Adair Turner, se dit prêt à envisager une taxe sur les transactions financières. L'idée, lancée par l'économiste James Tobin au début des années 1970, visait alors à prélever un infime montant des transactions monétaires internationales pour éviter la spéculation. « Si vous voulez mettre un terme aux salaires excessifs dans un secteur financier qui a gonflé, vous devez réduire la taille de ce secteur ou appliquer des taxes spécifiques sur son résultat avant rémunération», préconise-t-il. Selon lui, la principale arme pour encadrer des activités générant des profits excessifs consiste à augmenter les exigences en fonds propres des banques. Mais si ces exigences étaient insuffisantes, le patron de la FSA serait prêt à envisager «?des taxes sur les transactions financières, la taxe Tobin », préconise-t-il dans une interview croisée accordée au mensuel britannique « Prospect » (paru hier).Les attaques contre les bonus ne constituent à ses yeux qu'une « diversion populiste ». Pour le régulateur, critiqué pour avoir été trop « doux » avec les banquiers et menacé par les conservateurs de voir son pouvoir amputé au profit de la Banque d'Angleterre, les exigences en fonds propres sont plus cruciales. Pour lui, le secteur financier a grandi au-delà du raisonnable et certaines de ses activités sont « inutiles socialement ».Mais Adair Turner est conscient du défi : obtenir un accord mondial sur de telles taxes sera ardu. Le Trésor britannique n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler hier, par la voix de son porte-parole, que la fiscalité était du ressort du ministre des Finances. Et, selon le « Financial Times », le sujet ne serait pas à l'étude du côté du chancelier de l'Échiquier.La FSA aurait-elle perdu de vue la compétitivité de la place financière de Londres ? Pour Adair Turner, « la FSA doit être très, très méfiante de considérer la compétitivité de Londres comme un but majeur ». De quoi surprendre l'industrie. Christèle Frad
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