De nouveaux modèles de TV à la demande arrivent

Lancé au mois de mars dernier aux États-Unis, Hulu.com peut se comparer à M6 Replay, le service de « catch up » (télévision de rattrapage), mis en ligne par le groupe français au même moment. Il propose sur Internet émissions et séries TV après leur diffusion sur l'antenne, mais aussi des films. Gratuit, il est financé par la publicité. Mais les ambitions d'Hulu ne sont pas uniquement américaines. Il a déjà ouvert un bureau à Pékin. En Europe, la France l'intéresse particulièrement car le haut débit y est développé, et la télévision de rattrapage embryonnaire. Il aurait donc déjà contacté plusieurs groupes français, dont TF1 et France Télévisions. Hulu admet « travailler avec des fournisseurs de contenus pour acquérir des droits afin de se lancer dans d'autres marchés que les États-Unis ».Répliquer en France le modèle américain n'apparaît pas évident. Outre-Atlantique, Hulu propose tous les programmes des « networks » détenus pas ses actionnaires, à savoir NBC et Fox. Il s'approvisionne également auprès de fournisseurs, tels que Sony Pictures, MGM, Warner Bros, la NBA (National Basket Association). Il peut ainsi proposer des séries récentes (« 24 heures chrono », « Heroes », « Prison Break »), ou plus anciennes (« Ma Sorcière bien-aimée », « Drôle de dames », « Starsky et Hutch », « Miami Vice »). Et Hulu a passé des accords pour être diffusé via AOL, Comcast, MySpace, MSN et Yahoo. Le soutien de ces géants d'Internet et des médias ne sont pas innocents. Hulu a en effet été conçu comme un projet anti-YouTube, qui arrange les rivaux de sa maison mère Google, accusé en outre de laisser circuler illégalement leurs contenus sur sa plate-forme.Mais, hors des États-Unis, les droits des émissions phares de NBC et Fox ont en général déjà été vendus. Hulu doit donc passer des accords avec ces chaînes. Il aurait donc approché TF1, dont l'offre de télé de rattrapage est naissante. La Une propose gratuitement quelques séries (« Seconde Chance », « Flics ») sur son site Wat. Le directeur général adjoint d'e-TF1, Olivier Abecassis, défend cette stratégie?: « une offre basique, limitée aux mêmes programmes que ceux diffusés à l'antenne, n'est pas suffisante. Il faut aussi proposer des contenus courts, des extraits? comme on l'a fait avec ?Secret Story?. » Résultat?: Wat affiche 5 millions de visiteurs « uniques », à comparer avec le 1,2 million de M6 Replay.développements séparésDe son côté, France Télévisions a conclu un accord exclusif avec France Télécom-Orange qui court jusqu'au premier trimestre 2010. Cela interdit au service public de conclure un accord avec un acteur tel que Hulu. TF1 et M6 négocient avec des fournisseurs d'accès Internet pour rendre leur service de télé de rattrapage disponible via Internet mais aussi sur la TV par ADSL. La Une teste auprès des FAI une offre baptisée Backstage qui doit être lancée cet automne.Les chaînes françaises développent donc séparément leurs services, à la différence d'Hulu qui veut offrir un guichet unique. Si l'internaute américain recherche un programme de la chaîne ABC (Disney), Hulu le renvoie sur le site de vidéo à la demande d'ABC. En Grande-Bretagne, BBC, ITV et Channel 4 ont annoncé il y a un an la création d'un joint-venture pour mettre en ligne Kangoroo, une plate-forme de leurs programmes en vidéo à la demande. Mais l'expérience n'a pas encore démarré.
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