La corrélation entre le niveau de l'activité et l'emploi est forte

On en saura un peu plus le 14 novembre prochain. C'est ce jour-là que l'Insee dévoilera sa première estimation de la croissance au troisième trimestre. Après le recul de 0,3 % du PIB observé au deuxième trimestre, un second recul de l'activité signerait l'entrée de la France en récession. Dans le contexte actuel, très tourmenté, cette hypothèse est assez probable, aucun économiste ne tablant sur une accélération de l'activité l'année prochaine. En fonction de cette statistique, le gouvernement maintiendra ou abaissera sa prévision de croissance pour 2009, qui s'élève actuellement à 1 %. C'est sur cette estimation que repose la construction du projet de loi de finances. Les prévisions en matière de créations d'emplois seraient également modifiées. Sachant qu'un point de pib supplémentaire se traduit, toutes choses égales par ailleurs, par 100.000 emplois, une réduction d'un demi-point de la prévision de croissance 2009, qui s'élèverait alors à + 0,5 %, effacerait les 50.000 créations d'emplois anticipées par le gouvernement l'année prochaine. Une prévision déjà prudente qui contraste avec la vitalité du marché de l'emploi observée ces dernières années, notamment en 2007, période au cours de laquelle l'économie tricolore a créé 310.000 emplois. La prudence affichée par le gouvernement ne serait donc pas récompensée.faible progression de la population active« Il faut également prendre en compte la productivité du travail », nuance Éric Heyer à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). La productivité par tête est le rapport entre la production totale et le nombre de personnes employées. « Si la productivité du travail progresse de 0,8 %, comme ce fut le cas en 2007, il faut que le PIB progresse au moins au même rythme pour que des emplois soient créés », rappelle l'économiste. Le gouvernement doit donc espérer que la productivité ne progresse pas en 2009 au même rythme qu'au cours des dix dernières années (+ 1,7 %) car, dans ce cas, l'espoir de créer des emplois, même en petit nombre, se réduirait. Contrepartie de long terme, bien sûr, une faible productivité ne serait pas favorable au pouvoir d'achat.L'évolution de la population active est également un élément important à prendre en compte pour comprendre celle du taux de chômage. Actuellement, la population active progresse faiblement (+ 0,1 % par an environ), les nouveaux entrants sur le marché du travail équilibrant à peu près les départs à la retraite. « Si ce phénomène perdure, le miracle observé au cours de ces dernières années, à savoir une réduction du taux de chômage dans un contexte de croissance molle, pourrait se répéter », explique Éric Heyer. Il faudrait juste éviter d'entrer en récession. Car, dans ce cas, la France détruirait des emplois. Fabien Piliu
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