Kabuto-chô dans un trou noir 2 lig + 2500s

Le Japon est coutumier des typhons, mais celui qui s'abat depuis la semaine dernière sur sa Bourse est d'une force rarement égalée dans l'histoire. Après une succession de quatre séances dans le rouge, l'indice Nikkei est cette fois revenu sous les 7.200 points ? à 7.162 points ? des niveaux qu'il n'avait plus touchés depuis 1982. En l'espace d'une année, Kabuto-chô a donc vu plus de 53 % de sa valeur s'envoler. Des déclarations du G7 aux mesures gouvernementales : rien n'aura donc permis d'enrayer la sortie en masse des investisseurs de ce marché qui, comme d'autres, est pris dans le tourbillon de ventes forcées des hedge funds.Outre l'emballement du yen qui continue de faire plonger les groupes exportateurs ? Sony a déjà réduit de moitié ses estimations de résultats pour l'année en cours ? ce sont désormais les craintes de voir sérieusement entamée la rentabilité des banques qui tirent le marché par le fond. Celles-ci, jusqu'alors relativement épargnées par la crise des subprimes, sont rattrapées par la débâcle boursière.Pas plus tard qu'hier, Mitsubishi UFJ a conforté les rumeurs qui laissaient entendre la veille qu'elle allait procéder à une augmentation de capital. La première banque nippone a finalement annoncé ? après l'avoir démenti ? qu'elle allait émettre jusqu'à 990 milliards de yens (8 milliards d'euros) d'actions. Sa situation financière pourrait, selon certains experts, remettre sérieusement en cause les objectifs de résultat qu'elle s'était assignés. Pour le premier semestre 2008-2009, le journal « Nikkei » table désormais sur un bénéfice de 100 milliards de yens contre 270 milliards initialement.moins-valuesPis, Mitsubishi UFJ ne serait pas la seule à être en difficulté. Deux autres mégabanques ? Mizuho et Sumitomo Mitsui ? seraient également sur le point de faire des appels au marché. Même si, jusqu'à hier, elles se refusaient à confirmer l'information. « Depuis Bâle 1, les règles comptables autorisent les banques japonaises à intégrer à leur capital les plus-values boursières », rappelle Sisowah Chakara, gérant en Asie chez Comgest. « Du coup, si les actions ne se redressent pas d'ici mars prochain, les moins-values boursières risquent de peser très lourd dans leurs comptes de résultats. »Face à de telles incertitudes, la décision du gouvernement Taro Aso de relever le plafond des injections de capitaux publics dans les grandes banques ? en allant jusqu'à 110 milliards de dollars ? n'a guère eu d'écho. Les titres des trois grandes banques citées ci-dessus ont tous trois connu des plongeons compris entre 11 et 15 %.
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