Washington prépare sa structure de défaisance bancaire

À Washington comme à Wall Street, à Davos comme à Bruxelles, la création d'une structure de défaisance aux États-Unis ne fait plus de doute. Plusieurs médias ont rapporté que l'administration Obama pourrait dévoiler dès la semaine prochaine un projet de « mauvaise banque » publique, chargé de racheter les actifs illiquides des établissements financiers américains. Une perspective qui a fait s'envoler les valeurs bancaires hier à New York comme en Europe et à propulser les principaux indices boursiers européens à plus de 4 % en clôture.L'agence Bloomberg indique que la FDIC, l'agence fédérale de garantie des dépôts, devrait prendre le contrôle de cette entité. Et selon CNBC, c'est pour préparer sa création que Sheila Bair, la présidente de la FDIC, a annulé son déplacement au Forum économique mondial de Davos. Plusieurs projets sont étudiés : les banques pourraient obtenir une participation dans cette « bad bank » en échange de l'apport de leurs actifs toxiques. De plus, après avoir bénéficié du plan de soutien au secteur financier (Tarp), elles devraient davantage ouvrir leur capital au gouvernement.endiguer les saisiesCette initiative permettrait à l'administration Obama, discrète sur ce projet, de restructurer des milliards de crédits hypothécaires et d'endiguer les saisies de logements. Mais, outre des difficultés techniques en vue ? telle la valorisation des actifs toxiques ?, le gouvernement devra surmonter des obstacles politiques majeurs. Il lui faudra convaincre le Congrès qu'il n'entend pas nationaliser les banques. Le secrétaire aux Trésor Timothy Geithner a déclaré hier soir que son administration «aimerait faire de son mieux pour préserver le système financier aux mains d'actionnaires privés. Les analystes estiment que la création d'une « mauvaise banque » porterait à 1.000 milliards de dollars le coût du Tarp, qui reste doté de 350 milliards.Hier, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a signalé que la création d'une structure de défaisance avait du mérite. Le commissaire européen aux Affaires monétaires, Joaquin Almunia, a indiqué que, en Europe aussi, des États songeaient à cette démarche, mais il a averti que la définition en amont des actifs à transférer était impérative. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a pour sa part déclaré qu'une telle structure n'était pas envisagée en France.Éric Chalmet, à New York
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